Le Sénat examine le rapport sur la levée des immunités de Joseph Kabila, accusé d’être lié à la rébellion du M23
La chambre haute du Parlement congolais a examiné jeudi en séance plénière le rapport de la commission spéciale chargée d’étudier la demande de levée des immunités du sénateur à vie et ancien président de la République, Joseph Kabila. Cette démarche intervient dans un contexte politique tendu, alors que l’ancien chef de l’État est cité dans une affaire sensible de soutien présumé à la rébellion du M23.
Selon le rapport présenté ce 22 mai, l’auditeur général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) affirme disposer d’un « faisceau de preuves » impliquant directement M. Kabila dans l’organisation et le financement présumés de ce mouvement armé qui déstabilise l’est du pays.
Le bureau de la commission spéciale a recommandé à la plénière du Sénat d’approuver la levée des immunités parlementaires de M. Kabila afin de permettre aux autorités judiciaires de poursuivre les investigations.
« La commission a conclu que la chambre haute est compétente pour statuer sur cette demande, conformément à la Constitution et au règlement intérieur du Sénat », a précisé un membre du bureau, sous couvert d’anonymat.
Aucune date n’a encore été fixée pour le vote de ce rapport, mais plusieurs voix s’élèvent déjà au sein de la classe politique congolaise, certaines dénonçant une « chasse aux sorcières » tandis que d’autres saluent « un tournant historique vers la fin de l’impunité des anciens dirigeants ».
Joseph Kabila, au pouvoir de 2001 à 2019, n’a pas encore réagi publiquement à ces accusations. Son entourage politique dénonce une manœuvre visant à ternir son image à l’approche d’échéances électorales cruciales.
la redaction