Le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a officiellement prorogé pour la 99e fois l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, à l’est et au nord-est du pays.
Cette décision, rendue publique par une ordonnance présidentielle lue le mercredi 21 mai 2025 sur la chaîne nationale RTNC, prolonge ce régime exceptionnel de 15 jours supplémentaires, à compter du 22 mai 2025.
Conformément à l’article 154 de la Constitution congolaise, l’ordonnance stipule que : « Est autorisée, pour une période allant de 15 jours, la prorogation de l’état de siège proclamée par l’ordonnance numéro 21/015 du 3 mai 2021. » , a-t-on écouté.
Comme le veut la procédure, cette énième prorogation a été validée par l’Assemblée nationale puis par le Sénat, sans véritable débat public, malgré les critiques croissantes sur l’efficacité de cette mesure.
Sur le terrain, la situation reste alarmante, en particulier au Nord-Kivu, où la présence de l’armée rwandaise et de ses supplétifs du M23-AFC a plongé la population dans un climat de terreur.
Depuis près de quatre mois, la ville de Goma et ses environs sont confrontés à des exactions quotidiennes, dénoncées tant par des ONG locales que des organisations internationales de défense des droits humains.
Ces dernières semaines, les violations graves des droits civils exécutions sommaires, déplacements forcés, viols et pillages se sont multipliées, exacerbant la crise humanitaire déjà critique dans ces régions.
Le maintien de l’état de siège, censé restaurer l’autorité de l’État et éradiquer les groupes armés, est de plus en plus remis en question par une partie de la population congolaise et certains acteurs politiques, qui y voient une mesure inefficace, voire contre-productive.
La rédaction
