L’entreprise minière Twangiza Mining, opérant dans le territoire de Mwenga, chefferie de Luhwinja (province du Sud-Kivu), a procedé ce samedi 17 mai 2025, à l’évacuation du personnel vers la ville de Bukavu sur ordre express des rebelles de l’AFC/M23 désormais actif dans cette zone.
Selon Tazama, seules trois personnes ont été autorisées à demeurer sur le site minier : un électricien, un plombier et un membre de l’administration, indiquent les mêmes sources. Aucune déclaration officielle des autorités de l’AFC/M23 sur cette situation n’a été rendue publique jusqu’à présent.
« Nous portons à votre connaissance que sur injonction de la nouvelle administration en place de la province du Sud-Kivu, la société Twangiza Mining SA est dans l’obligation de suspendre ses activités », a confirmé Chao Xianfeng, directeur général de Twangiza Mining, dans une correspondance adressée aux employés le jeudi 8 mai.
Twangiza Mining, une ancienne firme canadienne devenue propriété d’intérêts chinois, est connue pour sa production mensuelle de plusieurs milliers d’onces d’or. Depuis l’occupation du village de Luciga le mardi 6 mai par les rebelles de l’AFC/M23, la société avait déjà initié des mesures de réduction du personnel résident dans les camps, et placé tous ses engins et véhicules en stationnement en attendant des instructions supplémentaires.
La situation sécuritaire reste tendue dans cette partie du Sud-Kivu, où la montée en puissance de l’AFC/M23 bouleverse les activités économiques, notamment dans le secteur minier. Twangiza Mining, implantée au cœur d’une zone riche en ressources aurifères, subit ainsi de plein fouet l’impact de cette nouvelle donne militaire.
« C’est une situation préoccupante. L’évacuation du personnel laisse craindre une paralysie durable de la production et une insécurité croissante pour les populations locales », commente un habitant de Luhwinja, témoin de l’exfiltration du personnel.
Cette suspension intervient dans un contexte où la stabilité du secteur minier dans l’est de la RDC est de plus en plus compromise par la résurgence des groupes armés et les rivalités politico-économiques autour de l’or.
La Rédaction