Une accalmie encore fragile règne depuis ce samedi 17 Mai entre les villages de Kalia et Ambu, dans le groupement Panduru, chefferie des Lu, en territoire d’Aru, au nord-est de la République démocratique du Congo.
Cette situation fait suite à un violent conflit foncier qui a dégénéré en affrontements, causant l’incendie de 50 maisons, la destruction ou le pillage de 115 habitations, de nombreux biens partis en fumée, et faisant au moins neuf blessés.
Selon des témoignages recueillis sur place, le conflit est né d’une querelle de limites entre les deux villages, pourtant voisins depuis plusieurs années.
« On s’attendait à une médiation, mais les cris ont remplacé les paroles, et bientôt, les flammes ont envahi nos maisons. L’origine du conflit : une querelle de limites entre Kalia et Ambu, deux villages du groupement Panduru, qui vivaient depuis plusieurs années ensemble », a confié un habitant du village Kalia, visiblement encore sous le choc.
Face à cette situation dramatique, les autorités coutumières n’ont pas tardé à réagir. Le chef de la chefferie de Lu, Photo Irumu Gonde Adia 2, s’est personnellement rendu dans la zone touchée pour calmer les esprits et prôner le retour à la paix.
« Ce n’est pas par les armes que vous réglerez vos différends. En cas de conflit, saisissez les voies légales. Il y a des services compétents pour vous aider », a-t-il exhorté devant les populations rassemblées, ajoutant qu’il était formellement interdit désormais de former des attroupements dans les lieux publics sensibles.
Le chef coutumier a aussi souligné les conséquences profondes de cette crise sur la vie quotidienne, notamment sur l’éducation des enfants.
« Les enfants ne vont plus à l’école. L’insécurité a détruit le système éducatif dans ces deux villages. Cela menace gravement l’avenir de nos enfants », a-t-il déploré.
Sur les lieux, la désolation est encore palpable. Une mère de famille, assise sur les ruines calcinées de ce qui fut son foyer, résume l’état d’esprit des survivants :
« On dort l’oreille tendue, on ne sait jamais », confie-t-elle, le regard perdu.
Malgré la douleur, une lueur d’espoir subsiste. Les autorités locales ont promis de relancer un processus de médiation impliquant les deux communautés, afin de trouver une issue pacifique et durable à ce conflit foncier qui a trop duré.
La Police Nationale Congolaise (PNC), via son commissariat territorial, a confirmé les faits et rassuré quant à son implication dans le retour à une paix effective. Une enquête a été ouverte pour établir les responsabilités et poursuivre les auteurs des violences.
La rédaction