Deux responsables administratifs de proximité ont été froidement assassinés dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 mai 2025, dans le quartier Mugunga, à l’ouest de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Les victimes sont Mubano Luhunga, chef de dix maisons (nyumbakumi) de l’avenue CEAVU, et Safari Mushela, chef de la même avenue dans la commune de Karisimbi.
Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, ces deux cadres de base ont été abattus à leur domicile par des inconnus armés. Une source locale, ayant requis l’anonymat, affirme : « Ils ont été assassinés dans la nuit par des hommes armés. On ne connaît pas qui exactement, bien que la ville soit occupée par le M23. »
Les circonstances exactes de ce double meurtre restent pour l’instant inconnues. Cependant, plusieurs habitants évoquent un climat d’insécurité grandissante dans cette partie de Goma, en proie à des attaques nocturnes de plus en plus fréquentes. Des groupes armés, opérant souvent dans l’impunité, sèment la terreur dans les quartiers périphériques, notamment à Mugunga.
Réaction des autorités du M23/AFC
Informé du drame, le maire de Goma nommé par le M23/AFC, Katembo Ndalieni Julien, s’est rendu très tôt ce vendredi 16 mai sur les lieux du crime pour évaluer la situation. Sur place, les forces de sécurité ont découvert trois armes à feu et six chargeurs garnis, laissés probablement par les assaillants.
Dans une brève déclaration, l’autorité urbaine a adressé ses condoléances aux familles éprouvées et a lancé un appel à la population : « La sécurité est l’affaire de tous. La population doit collaborer avec les services de sécurité pour dénoncer tout mouvement suspect. »
De son côté, le lieutenant-colonel Murenzi Vedaste, commandant de la police militaire à Goma ommé par le M23/AFC,, a promis un renforcement des effectifs dans les zones sensibles, notamment à Mugunga. Il a également insisté sur la vigilance citoyenne : « La population doit signaler tout comportement suspect afin de permettre aux forces de l’ordre d’agir efficacement. »
Ce double meurtre rappelle l’extrême vulnérabilité des cadres de proximité. Ces derniers, pourtant en première ligne dans l’administration locale, deviennent de plus en plus des cibles faciles dans ce chaos sécuritaire en ville de Goma.
Selon un rapport hebdomadaire publié par les Conseils Communaux de la Jeunesse des municipalités de Goma et Karisimbi, couvrant la période du 25 avril au 10 mai 2025, au moins 15 personnes ont été tuées, 110 maisons attaquées ou visitées, 9 corps sans vie découverts, 4 cas d’enlèvements, 3 cas de justice populaire, 1 pendaison et 6 blessés par balles ont été recensés.
Les données recueillies révèlent que la commune de Karisimbi concentre la majorité des incidents avec 10 tueries, 70 maisons attaquées, et 4 cas d’enlèvements, contre 5 tueries et 40 maisons attaquées pour Goma. Ces violences, perpétrées par de groupes armés ou anciens détenus évadés de la prison centrale de Munzenze, sont aussi attribués à des hommes armés identifiés comme étant des rebelles du mouvement M23-AFC et alliés.
La Rédaction











