La ville de Goma, sous administration du mouvement M23-AFC depuis janvier dernier, s’est réveillée dans l’horreur ce samedi 10 mai.
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Deux jeunes hommes, retrouvés sans vie, ligotés et abandonnés dans des quartiers distincts, viennent allonger la longue liste des victimes d’une criminalité devenue presque quotidienne.
Le premier corps a été découvert au quartier Kyeshero, non loin de la faculté de droit de l’Université Libre des Pays des Grands Lacs (ULPGL). Le jeune homme, dont l’identité n’est pas encore connue, était ligoté et enveloppé dans un sac plastique connu localement sous le nom de “decalot”.
Le second corps a été retrouvé dans des circonstances similaires, au quartier Himbi, sur l’avenue du Lac Kivu, précisément devant l’entrée du bistro Bon Repos, derrière la faculté de théologie de la même université.
Là encore, le corps était ligoté et habillé de façon identique à celui de Kyeshero, renforçant l’idée d’une opération planifiée ou d’un même mode opératoire.
Le mystère plane toujours sur les identités des victimes et sur les auteurs de ces crimes.
Les scènes laissent entrevoir une organisation et une brutalité qui choquent même dans un contexte déjà fortement marqué par l’insécurité.
Une nuit noire de plus pour Goma
Ces macabres découvertes interviennent après une nuit particulièrement sanglante dans la ville.
Du vendredi 9 au samedi 10 mai, plusieurs quartiers de Goma ont été le théâtre de violences armées et de meurtres.
À Ndosho, un jeune homme connu sous le nom de Shagali Rushingwa a été abattu à son domicile vers 1h du matin, dans la zone du terrain Kabasha. Le jeune homme, récemment marié le 27 mars, a été tué dans sa chambre par des bandits armés.
Dans la même nuit, une pharmacienne a été grièvement blessée par balle alors qu’elle rentrait de son lieu de travail. Bien que touchée à plusieurs reprises, elle a survécu. Un autre civil a également été blessé par balle dans le quartier Mabanga Sud.
Toujours dans la soirée de vendredi, quatre personnes Zawadi Tshibangu Nathalie, Bahati Biganikiro, Espoir Ngabo et Samy Banzenze – ont été blessées par balle dans des circonstances non élucidées sur l’avenue Loashi, dans le quartier Katoy.
Une ville entre désespoir et colère
Malgré la présence des troupes du M23-AFC, qui contrôlent Goma depuis la fin janvier, la ville reste gangrenée par une insécurité généralisée. Les actes de violence se multiplient, plongeant les habitants dans la peur et la frustration.
Un couvre-feu systématique a été signalé ce samedi à Ndosho, l’un des quartiers les plus affectés par cette vague d’insécurité. Mais pour beaucoup, ces mesures restent insuffisantes face à une criminalité qui s’organise et frappe sans relâche.
Les appels de la population à une intervention sérieuse et à des actions concrètes pour ramener l’ordre restent sans réponse tangible. En attendant, Goma continue de pleurer ses morts dans l’indifférence des autorités nationales et dans l’impasse sécuritaire qui gangrène le Nord-Kivu.
La Rédaction