Le 6 mai 2025, soit la veille, l’administration spéciale dite “état de siège”, décrétée par Félix Antoine Tshisekedi en Ituri et au Nord-Kivu, a totalisé 4 ans. Pour le cas échéant de l’Ituri, quel bilan dressé et quelle appréciation faire ? En tout cas, des opinions des couches sociopolitiques divergent.
L’assemblée provinciale toujours contre
D’entrée de jeu, l’Assemblée provinciale de l’Ituri estime que l’intensification des opérations de l’armée ougandaise UPDF est la preuve d’un « échec » de ce régime militaire.
Revenant sur le propos du gouverneur Luboya lors de son récent retour de Kinshasa, l’assemblée provinciale argumente que si réellement l’autorité provinciale se félicite d’avoir pacifié 4 territoires sur 5, il serait mieux que lui-même demande la levée de l’état de siège.
La version de l’Assemblée Provinciale ne trouve pas d’écho favorable auprès de l’acteur politique Luc Malembe, proche du régime militaire en Ituri qui reconnaît certains efforts malgré le fait que plusieurs points restent à faire sur le plan sécuritaire.
*Pascal Kakoraki sans pardon encore*
Qualifiant ce régime d’un état de siège infrastructurel, Pascal Kakoraki ministre provincial du plan, budget et investissement, membre du gouvernement provincial en veilleuse regrette pourquoi l’avoir décrété même en Ituri.
Pour sa part, Deogratias Bungamuzi président provincial de la jeunesse continue à prendre l’état de siège comme une opportunité de mettre fin à l’insécurité en Ituri, mais à la condition que ses animateurs puissent peaufiner d’autres stratégies.
Un élu d’Irumu crache aussi …
Seul un territoire sur 5 que l’Ituri respire une lueur de paix. Pensée du député provincial Isaac Lebisabo qui cite Irumu comme entité ayant bénéficié d’une paix, petite soit-elle de l’état de siège mais aussi suite à l’apport des leaders communautaires.
Dans son analyse, il estime que l’état de siège a mieux travaillé sur le plan infrastructurel alors que la sécurité dans plusieurs entités de l’Ituri demeure fragile. Élu de la circonscription électorale d’Irumu, Lebisabo reproche à l’administration militaire la mauvaise collaboration avec certains leaders communautaires pourtant des piliers dans la recherche de la paix.
La nouvelle société civile de Mambasa sans pitié
En territoire de Mambasa pendant ce temps, la nouvelle société civile locale qualifie l’état de siège d’un régime « mielleux pour les autorités et amer pour la population » car, argumente son coordonnateur, les gouvernants militaires et/ou policiers se sont plus enrichis que de s’occuper sur la mission pour laquelle ils ont été envoyé en Ituri.
Réponse sans polémique de l’état de siège
L’état de siège est enfin, sorti de son silence pour peindre un tableau récapitulatif de son bilan. Il chiffre à près de 80 % leurs actifs tout en reconnaissant que plusieurs choses restent à faire.
Sans pourtant trop polémiquer sur le développement, le porte-parole de cette administration exceptionnelle note une évolution sécuritaire de la stabilisation à la normalisation de certaines localités jadis des mouroirs suite aux atrocités des groupes armés tant locaux qu’étranger.
En Ituri, il faut le rappeler malgré l’entrée en vigueur le 06 mai 2021, le gouverneur Luboya et son équipe étaient arrivés le 11 mai et avaient pris fonction le 12 mai 2021 après une remise et reprise avec le vice-gouverneur civil Shalo Dudu Martin. L’intégralité du bilan dressé par l’état de siège vous sera balancé vers la fin de cette session des nouvelles.
L’ordonnance décrétant l’état de siège était claire, je cite : « Éradiquer complètement des groupes armés et les anéantir pour la sécurité de la population. » (fin de citation). En Ituri, on a assisté plutôt à la naissance d’autres groupes armés, entre autres MAPI, Tchini ya Tuna à Walese Vonkutu, CRP sur le littoral du lac Albert, Djamukula batu en secteur de Banyali Kilo, sans parler de la traversée de plusieurs factions Mai-Mai du Nord-Kivu vers Ituri, précisément à Babila Babombi dans le territoire de Mambasa.
Rédaction











