Blocage des initiatives parlementaires : un député dénonce la gestion du Bureau de l’Assemblée nationale

Lors d’une séance plénière tendue tenue le vendredi 2 mai, le député national Eliezer Ntambwe a vivement dénoncé ce qu’il considère comme une dérive institutionnelle au sein de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo.

Selon lui, plusieurs initiatives de contrôle parlementaire sont systématiquement transformées en simples motions d’information, vidant ainsi de leur substance l’une des principales prérogatives des députés.

« Nous constatons avec inquiétude une volonté manifeste d’étouffer le contrôle parlementaire », a déclaré Eliezer Ntambwe, élu de Lukunga, en s’adressant directement au Bureau de l’Assemblée, dirigé par Vital Kamerhe.

Le député a rappelé les engagements pris par Kamerhe lors de sa campagne pour la présidence du Bureau, notamment la promesse d’instaurer un contrôle parlementaire effectif chaque mercredi.

Une promesse trahie ?

« Nous nous souvenons tous des engagements pris devant cette chambre : un mercredi, un contrôle. Où en sommes-nous aujourd’hui ? », a-t-il lancé, interpellant les membres du Bureau, qu’il accuse de « torpiller » les initiatives visant à auditer les actions du Gouvernement.

En réponse à ces critiques, le Bureau, par la voix du député Jacques Tshilumbayi, a reconnu les observations émises et promis de s’y pencher dans les plus brefs délais.

« Nous prenons acte des remarques, et le Bureau en discutera avec sérieux », a déclaré Tshilumbayi, sans pour autant annoncer de mesures concrètes.

Des tensions sur fond de débats législatifs

Cette sortie d’Eliezer Ntambwe intervient alors que l’Assemblée nationale examinait et adoptait huit projets de loi de ratification, une proposition de loi sur la sécurité alimentaire en RDC, ainsi qu’un projet de loi autorisant la prorogation de l’état de siège. Des sujets majeurs, certes, mais qui, selon plusieurs élus, ne doivent pas occulter le rôle fondamental du Parlement dans la surveillance de l’exécutif.

Plusieurs députés partagent l’avis de Ntambwe, et dénoncent un verrouillage systématique des initiatives visant à interpeller les membres du Gouvernement.

« Le Parlement ne doit pas devenir une chambre d’enregistrement », a insisté un élu sous couvert d’anonymat.

La rédaction