Nord-Kivu : Des travailleurs contraints au congé technique suite à l’occupation des entités par les groupes armés

À l’occasion de la Journée internationale du travail, célébrée chaque 1er mai, l’Union Nationale des Travailleurs du Congo (UNTC), section de Butembo, a tiré la sonnette d’alarme sur la dégradation alarmante des conditions de travail dans le Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo. En cause : l’occupation de plusieurs entités par des groupes armés et l’insécurité persistante dans la région.

« L’occupation de plusieurs entités et l’insécurité ont déjà impacté la situation du travail dans notre province, car certains travailleurs sont déjà mis en congé technique. Cela aggrave le mode de vie du travailleur, qui ne sait plus vivre décemment. Même ici à Butembo, il y a des entreprises qui envisagent de réduire leur personnel à cause de la guerre», a déclaré Muhindo Malikidogo, secrétaire permanent de l’UNTC regroupement de Butembo et Lubero, dans une interview accordée à l’ACP ce jeudi 1er mai.

Le syndicaliste a déploré une situation de plus en plus intenable pour les travailleurs, appelant les autorités à agir rapidement pour restaurer la paix.

« Nous appelons le gouvernement à se concentrer sur la situation sécuritaire qui a rendu les conditions de travail très difficiles. En ce moment critique, la journée du 1er mai semble perdre son sens, car il n’y a aucun indicateur qui montre que le travail et les travailleurs évoluent normalement », a-t-il regretté.

Par ailleurs, M. Malikidogo a dénoncé la montée en puissance du secteur informel dans les villes de Butembo et Lubero, où de nombreux employeurs bafouent les droits sociaux des travailleurs. Il a notamment pointé du doigt la violation de l’article 119 du Code du travail, qui définit les conditions générales d’embauche et d’emploi.

« Le recrutement ne répond plus aux critères légaux. Les employeurs sont devenus des capitalistes qui exploitent les travailleurs. L’État lui-même n’offre pas d’emploi, et les employés sont contraints de se plier aux caprices de leurs patrons », a-t-il affirmé.

En conclusion, le secrétaire permanent de l’UNTC a recommandé à l’Inspection du travail d’intervenir de manière plus ferme afin de définir et faire respecter des normes claires dans le secteur de l’emploi.

Dans les régions de Butembo, Lubero et Beni, la Journée du travail a été célébrée dans une ambiance morose, marquée par l’absence de festivités traditionnelles. La majorité des travailleurs n’avaient pas encore perçu leurs salaires du mois d’avril 2025. Seuls quelques agents des régies financières ont été visibles dans certaines rues, encadrés par des initiatives internes à leurs services.

Les Volcans News / Rédaction