RDC : La justice demande la levée de l’immunité de Joseph Kabila pour trahison et crimes contre l’humanité
L’auditeur général des Forces armées de la RDC (FARDC) a officiellement saisi le bureau du Sénat pour solliciter la levée de l’immunité parlementaire de l’ancien président Joseph Kabila, ouvrant ainsi la voie à d’éventuelles poursuites pour trahison, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
C’est le ministre de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba , qui en a fait l’annonce publique, ce mercredi 30 avril affirmant que les accusations portées contre l’ex-chef de l’État sont étayées par « un maximum de preuves ».
Ces éléments incluraient, selon lui, des preuves tangibles de la complicité de Kabila dans la création et le soutien du mouvement rebelle AFC/M23, responsable de graves violations des droits humains dans l’est du pays.
« La justice a réuni un ensemble solide de documents, de témoignages et de faits matériels qui établissent un lien clair entre Joseph Kabila et la rébellion armée. Il s’agit notamment de preuves de soutien logistique, de financements occultes, ainsi que de réunions stratégiques tenues avec les leaders du M23 », a précisé Constant Mutamba.
La justice aurait également recensé les biens de l’ancien président , tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Aucune saisie n’a encore été opérée à ce stade, les autorités judiciaires attendant que le Sénat autorise les poursuites. Ce feu vert est nécessaire pour que les actions judiciaires puissent se poursuivre sans entrave, notamment dans la perspective de mesures conservatoires et préventives.
Joseph Kabila, au pouvoir de 2001 à 2018, est aujourd’hui sénateur à vie conformément à la Constitution congolaise.
Mais ce statut pourrait ne plus lui garantir l’immunité si le Sénat, actuellement dominé par la majorité présidentielle, donne suite à la requête du parquet militaire.
Ceci intervient dans un moment où les affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23, soutenus selon Kinshasa par le Rwanda, continuent de faire rage dans l’Est du pays.
Le dossier Kabila pourrait devenir un Histoire dans la politique congolaise, révélant une volonté inédite de solder les comptes avec les années de guerre, de violences et d’impunité. Tout dépend désormais de la décision du Sénat, dont le vote sera scruté avec attention par la classe politique, la société civile et la communauté internationale.
La rédaction