Guerre à l’Est de la RDC : le mystère du 23e anniversaire du PPRD face à l’AFC-M23 (Analyse de Paul Zaïdi)

Basculé brutalement dans l’opposition, la digestion de la défaite présidentielle au cycle électoral de 2018 a été maîtrisée pendant six ans seulement par la famille politique de Joseph Kabila Kabange, ex-chef de l’État qui a dirigé la République Démocratique du Congo de 2001 jusqu’en 2019, qui a récemment célébré le 23è anniversaire d’existence du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD).

Désireux de bâtir dans la paix et de Participer activement et utilement à la renaissance de la Congolaise et du Congolais dans un Congo nouveau, plus beau qu’avant, fort et prospère au cœur de l’Afrique, la constellation politique congolaise est coincée dans la perspective de solutions appropriées au degré de la crise sécuritaire qui se vit à l’Est du pays en dépit de l’intolérance et des accusations mutuelles qui émaillent les communications sporadiques.

Cependant, dans la tentative de décrisper l’allure du vécu quotidien douloureux qui illustre les citoyens congolais, l’ambition de relancer les activités politiques dans la quasi-totalité des rayons diplomatiques et consulaires, reflète une détermination axée sur la matérialisation du programme sociétal du PPRD, une formation politique qui a joué un rôle clé dans l’histoire récente de la RDC et sur le continent africain.

L’idée de la défense des intérêts supérieurs de la Nation est mise en évidence du doute par le régime de Kinshasa du fait que, la main tendue de Tshisekedi pour la formation d’un gouvernement d’union nationale a été bafouée de façon irréversible.

“L’engagement politique du PPRD reste une conviction de coeur attachée aux idéaux du Président National Joseph Kabila Kabange”, peut-on retenir des mots qui sortent dans les bouches des caciques de cette formation politique. Ces derniers affirment que, le 23e anniversaire du PPRD s’articule autour de l’imprégnation de la bravoure patriotique jalonnée des sacrifices suprêmes consentis par les pères de l’indépendance et les héros nationaux.

Alors que, dans le camp du parti politique Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Augustin Kabuya estime que, le retour de cet ex-chef de l’État de en RD Congo par la ville de Goma encore sous le contrôle des belligérants, constitue un aveu de sa paternité à la rébellion de l’AFC/M23 et ceci prouve noir sur blanc qu’il n’est qu’un pion de Paul Kagame. À l’en croire, Félix-Antoine Tshisekedi incarne les valeurs nécessaires pour sauver la RD Congo. Nangaa est le produit de Kabila et Kabila est le produit de Kagame.

Tout en prenant conscience du destin collectif et du rôle des organisations politiques dans la conduite d’une société et de l’édification d’un Etat de droit par une démarche démocratique, malheureusement la symbiose du PPRD à la coalition AFC-M23 suscitent d’énormes préjugés par l’élite congolaise qui désire à tout prix palper la flexibilité de Joseph Kabila face au fils du sphinx de Limete.

Depuis son accession au pouvoir, Félix Tshisekedi n’a cessé d’accuser l’ancien régime et Joseph Kabila en particulier, d’être à l’origine des incertitudes sécuritaires dans les provinces instables. Selon lui, l’insécurité actuelle serait en partie le résultat d’un “plan savamment orchestré” par l’ancien Président et certains de ses alliés, afin de déstabiliser son régime.

Pendant ce temps, les Forces armées de la RDC (FARDC) poursuivent leur affrontement avec l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) dans la région. Et les mécanismes de la pacification régionale sont boiteuses et n’inspire plus confiance tenant compte de la gravité des faits sur la ligne de combats entre les parties prenantes à ce conflit chronique alimentée par les corrélations de l’instabilité politique.

PAUL ZAÏDI