Depuis l’aube de ce mois en cours en République Démocratique du Congo (RDC), l’actualité politique reste dominée par la question du fédéralisme, proposé par certains politiciens comme mode de gestion du pays. Ce débat divise profondément les acteurs socio-politiques, toutes tendances confondues.
Jean-Paul Waitswalo, notable du Nord-Kivu, n’est pas en reste. Selon lui, cette option, initiée par un conseiller de Moïse Katumbi, représente la voie idéale pour une gestion efficace de la RDC, de manière à permettre à toutes les régions de bénéficier équitablement des richesses nationales.
« Je suis de ceux qui croient fermement que le fédéralisme doit être au cœur de la réforme politique et institutionnelle de notre pays », a-t-il déclaré.
Alors que le camp présidentiel évoque une éventuelle retouche de la Constitution, Jean-Paul Waitswalo encourage que le fédéralisme soit inclus dans ce processus de révision constitutionnelle. Il estime que ce mode de gestion pourrait rapidement répondre aux besoins sécuritaires pressants de l’Est du pays, une région constamment en proie à des agressions venues de l’extérieur.
« Si un jour la Constitution de la République Démocratique du Congo devait être révisée, ce point doit être primordial. Pourquoi ? Parce que le système actuel, hyper-centralisé, a montré ses limites. Il est lent, inefficace, déconnecté des réalités locales et incapable de répondre rapidement aux urgences des provinces, notamment celles du Kivu Nord, Sud, et Maniema où l’insécurité est devenue permanente. Pendant que le sang coule à l’Est, Kinshasa tarde à agir, engluée dans une lourde machine administrative. Chaque jour de silence ou d’attente bureaucratique est une vie de plus perdue, un village de plus détruit, une famille de plus brisée », soutient Jean-Paul Waitswalo.
Tandis que certains voient dans le fédéralisme une menace pour l’unité du pays, cet acteur réfute toute idée de division. Pour lui, il s’agit d’une gestion de proximité capable d’engendrer un développement concerté et rapide.
« Le fédéralisme, ce n’est pas la division du pays. C’est l’outil moderne d’unité dans la diversité. C’est :
– Une sécurité gérée localement, avec des forces enracinées dans le terrain ;
– Une gestion autonome des ressources, pour que les richesses du sol profitent à la population ;
– Un développement local rapide et pertinent, loin des lenteurs de la capitale ;
– Une légitimité accrue des autorités provinciales, proches et responsables devant leur peuple.
Le fédéralisme, c’est faire confiance à chaque province pour prendre en main son avenir, dans un cadre national fort et juste. Le Congo ne pourra jamais se développer tant que ses régions restent assistées, oubliées ou négligées. Si nous voulons bâtir un Congo fort, moderne et pacifié, nous devons réécrire notre organisation territoriale et y inscrire le fédéralisme comme pilier », pense-t-il.
Un débat explosif, certes, mais crucial pour l’avenir du pays.
La rédaction
