Dans la nuit du 11 au 12 avril 2025, la population de Goma s’est réveillée en sursaut, plongée dans l’angoisse au son des tirs d’armes lourdes et légères. Les détonations ont été entendues dès 22h, principalement dans les quartiers de Lac Vert, Kyeshero, Ndosho et Mugunga, jusqu’en périphérie du territoire de Nyiragongo.
Des sources sécuritaires locales évoquent une incursion d’hommes armés identifiés comme des miliciens Wazalendo qui se sont heurtés à des patrouilles militaires de l’AFC-M23, mouvement rebelle qui contrôle actuellement la ville.
« Les ennemis ont été repoussés »
Dans un communiqué publié dans la nuit, le gouverneur du Nord-Kivu désigné par le M23, Bahati Musanga Erasto, a confirmé ces affrontements.
> « Le Gouverneur du Nord-Kivu informe la population de Goma et ses environs que les tirs entendus cette nuit étaient dus à l’échange entre nos forces de l’Armée Révolutionnaire Congolaise de l’AFC-M23 contre la coalition Bazalendu, FDLR, FARDC. Ces derniers ont tenté d’attaquer nos positions et ont été vite anéantis », a-t-il déclaré.
Il a tenté de rassurer la population :
> « Nous appelons la population au calme. Votre armée, l’ARC, a chassé les ennemis qui ont déstabilisé votre quiétude pendant plus d’une heure cette nuit. Rassurez-vous, votre armée est déterminée à vous garantir la paix et la sécurité », a-t-il ajouté.
Témoignages d’une nuit de terreur
Dans les quartiers touchés, les habitants racontent une nuit d’angoisse. À Ndosho, un habitant joint par téléphone raconte :
> « Vers 22h, on a entendu des tirs très proches, puis des explosions. Les enfants pleuraient, on s’est tous réfugiés sous les lits. Ça a duré plus d’une heure. »
Des scènes similaires ont été rapportées à Mugunga et Kyeshero, où les tirs ont semé la panique. À Nyiragongo, en périphérie nord de la ville, les explosions d’obus ont été entendues jusque dans les localités voisines.
Cette incursion survient alors que, depuis plusieurs jours, des affrontements intenses ont lieu au nord de Goma, notamment dans le parc national des Virunga, la coalition FARDC-Wazalendo-FDLR et les rebelles de l’AFC-M23, qui, selon plusieurs observateurs, bénéficient du soutien du Rwanda.
Pour l’heure, aucun bilan officiel des victimes n’a été communiqué, mais les combats signalent une escalade dans la guerre qui secoue la région depuis plus d’un an.
La ville de Goma, située à la frontière avec le Rwanda, reste sous haute tension. Les autorités appellent au calme, mais la population, elle, redoute une reprise à grande échelle des hostilités.