Moins d’une semaine après les dénonciations de l’armée congolaise sur le renforcement des positions du M23/AFC dans l’Est du pays avec, selon elle, le soutien présumé du Rwanda, la rébellion armée riposte par un communiqué incendiaire publié le 10 avril.
Le mouvement accuse Kinshasa d’avoir orchestré des « violations graves et multiples du cessez-le-feu » ainsi que de « violations des droits de l’homme », notamment à l’encontre des populations civiles.
Dans ce communiqué, le M23-AFC pointe du doigt ce qu’il qualifie d’occupation illégale de Walikale par les FARDC après un « retrait volontaire » de ses troupes dans un geste de bonne foi.
« Suite à notre geste de bonne foi consistant au repositionnement de nos forces en dehors de Walikale, Kinshasa a occupé et pillé la ville », accuse le mouvement rebelle.
Mais ce n’est pas tout. Le M23-AFC cite plusieurs zones où des combats auraient éclaté, affirmant que des attaques ont été engagées par les forces armées congolaises et leurs alliés dans des zones fortement peuplées, notamment à Walikale, Masisi, Walungu et leurs environs.
Le document évoque également une série d’attaques ciblées contre les Banyamulenge, minorité ethnique vivant dans le territoire de Minembwe, au Sud-Kivu :
« En date du 8 avril 2025, il a été signalé des attaques coordonnées à partir des zones dites ‘Point Zéro’ et ‘Bilalombili’, mettant en danger les populations Banyamulenge de Mikenke« , affirme le communiqué.
Le groupe va plus loin, parlant de tentatives « manifeste[s] d’exterminer les compatriotes Banyamulenge », notamment à travers des attaques signalées entre le 8 et le 10 avril à partir de Rugezi.
Des exactions contre les civils sont également dénoncées, notamment à Kivumu et Gahwera :
« Le 10 avril 2025 : attaques ciblées contre des civils non armés à Kivumu et à Gahwera, causant des destructions méchantes et le pillage de biens des civils« , souligne le communiqué.
Cette sortie du M23-AFC intervient alors que les négociations engagées pour un apaisement dans l’Est de la RDC n’ont pas abouti, aggravant davantage une situation déjà explosive. Les regards restent tournés vers les acteurs régionaux et internationaux, dans l’attente d’une relance crédible du processus de paix.
La rédaction