Sous un soleil timide mais porteur d’espoir, le site du port de Kalundu, niché au sud de la ville d’Uvira, a accueilli ce vendredi une délégation d’entreprises venues évaluer le terrain en vue de soumissionner au projet de modernisation de cette infrastructure stratégique. Un pas dans la concrétisation du projet de réhabilitation, construction et modernisation du port de Kalundu, financé par la Banque mondiale, et porté par le gouvernement congolais à travers le Projet de Facilitation du Commerce et Intégration dans la Région des Grands Lacs (PFCIGL).
« Nous venons d’organiser une visite des sites du port de Kalundu avec les entreprises potentielles soumissionnaires qui veulent, de leurs propres yeux, voir comment se présente le port pour bien budgétiser le marché à leur niveau. Comme c’est une compétition, le 28 avril est la date prévue pour l’ouverture des plis », a expliqué Thierry Kayembe, Coordinateur du PFCIGL, lors de cette descente sur le terrain.
Ce projet ambitieux, qui vise à redonner à Kalundu son lustre d’antan, s’inscrit dans une vision plus large de dynamisation économique du Sud-Kivu. Autrefois fleuron national sous l’ère Mobutu, le port est aujourd’hui considéré comme obsolète et non compétitif. Mais les choses changent.
« Ce grand projet va sans doute impulser le développement dans le sud de notre province. Le port de Kalundu était autrefois une fierté nationale, mais il a perdu sa valeur. Grâce à la diplomatie agissante du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, nous avons désormais des partenaires prêts à relancer cette infrastructure vitale », s’est félicité Jean-Jacques Elakano, vice-gouverneur du Sud-Kivu, qui a supervisé la visite en l’absence du gouverneur empêché à Kinshasa.
Il a souligné le rôle clé que joue l’autorité provinciale dans ce projet décentralisé, notamment au sein du conseil d’administration et dans le suivi rigoureux du chantier. Il a également lancé un appel à la confiance auprès des entreprises.
« Je tiens à féliciter les soumissionnaires potentiels et les remercier surtout d’avoir bravé la peur. Uvira, tout comme le Sud-Kivu, est souvent perçu comme une zone opérationnelle, et ce n’est pas facile. Mais croyez-nous : nous sommes à vos côtés, et tout a été mis en œuvre pour que la sécurité soit assurée », a-t-il assuré.
L’appel d’offre, qui est international, met toutes les entreprises en compétition sur un pied d’égalité. « Ce qui importe pour nous, c’est un travail de qualité. Ce sera notre fierté et la preuve que nous avons marqué positivement notre passage à la tête de la province », a conclu Jean-Jacques Elakano.
Du côté technique, Jean Faustin Kasusula, expert en infrastructures au sein du PFCIGL, a détaillé les composantes du projet : « Il s’agit de réhabiliter le quai existant, construire un nouveau quai, un bâtiment R+2 pour les services à la frontière, un bâtiment R+1 pour les bureaux, un atelier de réparation de navires, un dispensaire, cinq hangars commerciaux de 64 places chacun, avec des tables en béton, ainsi que des installations sanitaires pour le marché. »
➤ Un port, des ambitions
Ce projet ne se limite pas à une simple rénovation : il s’agit de redonner à Kalundu une place centrale dans les échanges commerciaux transfrontaliers et régionaux. Dans une région marquée par l’instabilité, ce chantier se veut porteur de stabilité, de création d’emplois, et d’un souffle nouveau pour l’économie locale.
Les regards sont désormais tournés vers le 28 avril, date décisive pour l’ouverture des offres. Le port de Kalundu s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire. Le compte à rebours est lancé.
✍️ Rédaction Les Volcans News