L’occupation des territoires à l’Est de la RD Congo par le M23 est à la base de l’insécurité et d’innombrables déplacements des populations civiles.
La cité frontalière de Kasindi-Lubiriha, en secteur de Ruwenzori dans le territoire de Beni, enregistre d’énormes vagues des déplacés internes depuis le dernier trimestre de l’année 2025, selon un rapport récemment publié par le Comité des déplacés en groupement Basongora.
Le condensé de ce rapport montre que la situation humanitaire reste chaotique à cause de cet afflux des déplacés.
« Le malheur des uns, fait le bonheur des autres. Il faut que les gens meurent et se déplacent pour que les humanitaires trouvent du travail. C’est la raison pour laquelle ces derniers aggravent l’insécurité dans la région pour mieux vivre », dit M.K., un habitant de Lubiriha, faisant allusion à la rumeur disséminée dans des quartiers, et surtout sur les réseaux sociaux, laissant croire que les acteurs des ONG seraient complices de l’insécurité en RDC.
« C’est vrai, ils financent l’insécurité pour qu’ils puissent gagner toujours des contrats liés à leurs projets de prise en charge humanitaire auprès de leurs bailleurs de fonds. C’est pourquoi ils ne peuvent pas accepter qu’il y ait une paix durable dans nos communautés », ajoute Z.K., un autre citoyen de Kasindi.
Katembo Mulimulwa Kelvin, ancien agent de la solidarité pour la promotion de développement intégral et la défense des droits humains (SOPRODI), une ONG locale, dit que les accusations portées contre les ONG seraient fausses : « C’est une intoxication, des faux bruits puisque ceux qui font la guerre possèdent des armes, alors que les ONG présentes ici sont apolitiques et ne détiennent pas les armes » indique-t-il.
Pour certains habitants, si réellement les acteurs humanitaires étaient à la base de notre malheur, ils ne pouvaient pas être également victimes de façon permanente, comme c’est le cas dans différents coins de la province où les humanitaires tombent dans des embuscades tendues par les membres des groupes armés actifs à l’Est de la RD Congo.
« A Goma par exemple, un agent de l’ONG NRC a été assassiné par des hommes armés pendant qu’il était dans une mission d’aide aux vulnérables », témoigne Rébecca Vinywasiki, relais communautaire de l’aire de santé de Mutwanga.
« L’apport des ONG en vivres et non vivres sauvent des nombreuses familles en situation de précarité. C’est le gouvernement congolais qui recourt à l’intervention de ses partenaires, les ONG, pour éviter les morts des paisibles populations », ajoute Kinkuzura Israël, le responsable du comité des déplacés du groupement Basongora
Il convient de signaler en outre que, en RD Congo les violences et les inégalités affectent des millions de personnes. Depuis plus de 30 ans, Celà justifie l’implication des organisations non gouvernementales (ONG) dans la lutte contre la pauvreté, avec des résultats durables. Ces structures non étatiques interviennent dans des secteurs tels que l’humanitaire, l’environnement, la liberté de la presse… Certaines d’entre elles participent pleinement à l’action des institutions internationales et à la conclusion de textes internationaux
PAUL ZAÏDI