Accord historique à Goma : réouverture de l’aéroport et retrait des troupes de la SAMIDRC



Un accord important a été signé ce vendredi 28 mars à Goma, au Nord-Kivu, entre la coalition AFC-M23 et la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC). Cet accord aborde plusieurs points cruciaux pour la région, notamment la réouverture de l’aéroport international de Goma, fermé depuis l’entrée du M23 dans la ville, ainsi que les modalités du retrait des troupes de la SAMIDRC des zones occupées par la coalition dans l’Est de la République Démocratique du Congo.



Le point focal communication de l’AFC-M23, Lawrence Kanyunka, a souligné l’importance de cet accord:   « Nous avions une réunion avec la SADC concernant le retrait immédiat des troupes de la SAMIDRC de Goma. » Selon lui, ce retrait est crucial pour apaiser la situation, et l’accord va au-delà de cet aspect.

« Hormis cet aspect, nous avons aussi discuté par rapport à la réouverture de l’aéroport de Goma, qui était endommagé par les bombes », a-t-il ajouté.

La réouverture de l’aéroport international de Goma est au cœur des préoccupations. Une commission mixte composée de l’AFC-M23 et de la SADC sera mise en place dès la semaine prochaine pour effectuer un état des lieux de l’infrastructure avant le lancement des réparations nécessaires.

« La SADC a décidé de nous accompagner dans la réparation de l’aéroport de Goma pour que cet aéroport s’ouvre le plus vite possible, afin que le retrait des troupes de la SAMIDRC se fasse dans un plus bref délai », a affirmé Lawrence Kanyunka.

L’accord inclut également des arrangements logistiques pour le retrait des militaires et de leurs équipements. « Les militaires et leurs équipements seront rapatriés chez eux. Ils vont se retirer à partir de l’aéroport de Goma, mais il faut que l’aéroport soit réparé d’abord », a précisé Kanyunka, mettant en lumière la complexité du processus.

L’accord a été signé en présence des chefs d’État-majors des forces de défense de la SADC et du commandant en chef de l’AFC-M23, le Général Sultani Makenga. Ce geste symbolique marque un tournant dans les efforts pour instaurer la paix et la stabilité dans l’Est de la RDC.

Par ailleurs, cet accord touche aussi au cessez-le-feu entre les belligérants, un autre point crucial pour la réduction des tensions. La SADC a promis de rencontrer le gouvernement congolais pour mettre en place ce processus de paix, ouvrant ainsi la voie à une résolution pacifique du conflit qui secoue cette région depuis plusieurs années.

 

Pendant ce temps, les Bertrand Bisimwa, président de la branche politique du mouvement du 23 mars (M23) et coordonnateur adjoint d’Alliance Fleuve Congo (AFC), est à la tête d’une délégation arrivée à Doha, capitale du Qatar. Selon les informations de Jeune Afrique, cette délégation, qui comprend notamment le colonel John Imani Nzenze, responsable des renseignements de l’AFC-M23, a été invitée par l’émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al Thani, dans le cadre d’une éventuelle rencontre avec les délégations de la République Démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda.

L’objectif de cette mission diplomatique est de favoriser la résolution pacifique de la crise sécuritaire et humanitaire qui frappe le territoire de l’Est de la RDC.

Le 18 mars dernier, l’émir du Qatar avait facilité un entretien entre les présidents Félix Tshisekedi de la RDC et Paul Kagame du Rwanda, après le fiasco de leur rendez-vous manqué en décembre 2024 à Luanda, sous la médiation du président angolais João Lourenço, une rencontre qui avait, au contraire, exacerbé les tensions entre les deux pays voisins.

Lors de la rencontre à Doha, les deux chefs d’État avaient réaffirmé leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel. Cependant, malgré ces déclarations, les combats entre l’armée congolaise et les rebelles soutenus par le Rwanda se poursuivent sur plusieurs fronts, aggravant ainsi la situation sécuritaire et humanitaire dans la région.

La mission de la délégation du M23 à Doha, bien que discrète, pourrait bien ouvrir de nouvelles voies de dialogue pour résoudre une crise qui dure depuis plusieurs années et affecte lourdement la population civile dans l’Est du pays.

La rédaction