Lundi 24 mars, une nouvelle série de rotations a eu lieu à Walikale-centre, marquant la troisième intervention aérienne dans la région depuis que la cité est sous contrôle des rebelles de l’AFC/M23. Un aéronef bi-moteur, déjà présent vendredi dernier sur l’aérodrome de Kigoma, a effectué plusieurs atterrissages, transportant du matériel militaire ainsi que des membres des forces rebelles.
« Un avion transportant du matériel militaire et plusieurs éléments M23 a effectué ce lundi 24 mars trois rotations à Walikale sur l’aéroport de Kigoma. Ces rebelles n’ont aucune intention de quitter Walikale, ils s’organisent pour attaquer Kisangani avec des équipes qui sont en route depuis bientôt 2 jours« , alerte un habitant de Walikale, selon une source locale.
Après les deux atterrissages de vendredi, l’armée congolaise a riposté en menant des frappes aériennes et en déployant des drones d’attaque pour frapper les positions rebelles autour de l’aérodrome, endommageant partiellement la piste.
« Toute la piste n’a pas été détruite, » précise une autre source locale.
Bien que l’origine de l’aéronef reste incertaine, Walikale devient ainsi la troisième infrastructure aéroportuaire occupée par l’AFC/M23, après celles de Goma et Kavumu à Bukavu. L’aérodrome de Minembwe, au Sud-Kivu, est également sous contrôle de la milice Twirweheho, alliée aux rebelles du M23.
Dans un communiqué publié ce lundi, les rebelles de l’AFC/M23 ont justifié leur présence prolongée à Walikale, et ce, malgré les frappes militaires.
« À l’attention de la communauté nationale et internationale, contrairement à ce qui avait été indiqué dans le communiqué du dimanche 23 mars 2025, les FARDC et leurs forces coalisées n’ont pas retiré leurs drones d’attaque de Walikale. Cette situation retarde le repositionnement des forces de l’AFC/M23 dans la zone. Il convient de souligner que cet acte constitue un obstacle majeur au respect du cessez-le-feu et compromet ainsi les initiatives de paix en cours, » a affirmé la rébellion.
Les tensions dans la région ne cessent de croître, d’autant plus qu’un système de brouillage de l’espace aérien, utilisé précédemment par les M23 lors de leur prise de Goma, a été repéré en route vers Walikale. Ce dispositif désoriente les positions des aéronefs, tant militaires que civils, compliquant davantage la situation sécuritaire dans cette zone déjà volatile. Des drones de l’armée congolaise ont d’ailleurs localisé ce système de brouillage, indiquant une nouvelle escalade dans les moyens déployés par les rebelles.
La situation à Walikale, au cœur de ce conflit prolongé, reste donc préoccupante, avec des rebelles bien décidés à maintenir leur emprise sur la cité et à perturber les tentatives de paix en cours.
La rédaction
