Sud-Kivu : Attaque armée au couvent des frères franciscains de Nyantende

Le couvent des frères franciscains de la paroisse catholique de Nyantende, situé à 5 kilomètres au sud de Bukavu, a été attaqué samedi soir par des bandits armés, selon une source administrative contactée dimanche.

Les faits se sont produits aux environs de 19 heures, au moment où les prêtres étaient en train de prier lors des vêpres. « Les bandits armés ont fait incursion dans le couvent des prêtres de Nyantende, aux alentours de 19 heures (17 h GMT) dans la nuit de samedi à dimanche. Ils ont ligoté les prêtres et fouillé toutes les chambres à la recherche d’argent et d’autres biens », a rapporté Flaterne Musoro, chef du groupement de Mudusa, joint par l’ACP.

Les malfrats ont dévalisé le coffre-fort contenant une somme d’argent modeste et emporté des téléphones portables avant de prendre la fuite en tirant des balles en l’air pour semer la panique dans la communauté environnante. « L’opération a duré plus d’une heure. Ce sont des bandits armés non identifiés jusqu’à présent qui ont semé la terreur, tirant des balles pour créer une véritable psychose parmi la population », a ajouté François Mubalama, président de la société civile locale.

Depuis la prise de la ville de Bukavu par les terroristes du M23, la situation sécuritaire dans la région du Sud-Kivu s’est gravement détériorée. Des groupes armés, profitant de la vacuité sécuritaire, s’introduisent fréquemment dans les maisons des citoyens paisibles, où ils commettent des pillages et parfois des meurtres. La population est de plus en plus confrontée au phénomène des corps sans vie retrouvés dans les quartiers, un signe inquiétant de la montée de l’insécurité.

Les autorités locales attribuent cette insécurité croissante à plusieurs facteurs, notamment l’absence de forces de police dans certains quartiers et l’évasion récente de plus de 3000 détenus des prisons de Bukavu et Kabare. Cette situation désastreuse menace gravement la stabilité de la région et exacerbe les tensions déjà existantes liées à la crise sécuritaire.