Kinshasa: Libération de Seth Kikuni, Mike Mukebayi et Denise Mukendi

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Après plusieurs mois de détention, Seth Kikuni, ancien candidat à la présidence, Mike Mukebayi, ex-député provincial, et l’influenceuse Denise Mukendi Dusauchoy  ont quitté ce samedi le Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa en République Démocratique du Congo (RDC) , également connu sous le nom de prison centrale de Makala.

La décision de leur libération conditionnelle a été prise par le Ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, sur instruction du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi. Selon des sources gouvernementales, cette mesure vise à « décrisper » l’environnement sociopolitique du pays, dans un contexte de guerre d’agression rwandaise à travers la rébellion du M23/AFC dans l’Est de la RDC. Cette décision fait partie d’une série d’initiatives pour rétablir la paix et la stabilité dans le pays.

« Nous espérons que cette démarche participera à apaiser les tensions politiques et à renforcer l’unité nationale en ces moments difficiles pour la RDC », a déclaré une source gouvernementale anonyme.

La libération de ces trois opposants fait suite à plusieurs condamnations judiciaires controversées.

Le tribunal de paix de Kinshasa-Gombe avait condamné Seth Kikuni à une peine d’un an de prison pour « incitation à la désobéissance civile » et « propagation de faux bruits » après ses déclarations fin août 2024 à Lubumbashi. Le procureur avait requis trois ans de détention, mais il n’a purgé qu’une partie de sa peine avant cette libération.

Pour Mike Mukebayi, ancien cadre du mouvement Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, il avait été emprisonné pendant 21 mois avant sa condamnation à 30 mois de servitude pénale, en février 2025.

La Cour d’appel de Kinshasa/Gombe l’avait trouvé coupable de « propagation de faux bruits » après ses interventions sur une télévision locale. « Les autorités judiciaires ont décidé d’alléger sa peine en raison des circonstances politiques actuelles », a expliqué un proche du dossier.

Quant à Denise Mukendi, elle avait été condamnée à trois ans de prison par le Tribunal de paix de Kinshasa-Ngaliema le 16 décembre 2024, pour des accusations de faux bruits, faux en écriture et injures publiques à l’encontre de l’opposant Jacky Ndala et des services de renseignement congolais. Le ministère public avait requis une peine de huit ans, mais la sentence a été réduite en raison de la nature des infractions et des circonstances particulières de son dossier.

Avant cette libération de figures de l’opposition, un autre prisonnier politique, Jean-Marc Kabund, ancien Secrétaire Général du parti présidentiel UDPS/Tshisekedi, avait quitté la prison centrale de Makala après une décision similaire.

Les observateurs politiques soulignent que cette vague de libérations pourrait signaler un geste de bonne volonté en vue des prochaines échéances électorales, où la paix et la stabilité seront nécessaires. Toutefois, des interrogations demeurent quant à la durabilité de ces mesures et leur véritable impact sur la scène politique congolaise.

« Ces libérations sont un pas dans la bonne direction, mais elles doivent être accompagnées de réformes profondes pour garantir un véritable dialogue et la fin de l’impunité », a réagi un analyste politique local.

La rédaction

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