Le Rwanda dit faire face à une menace existentielle : une coalition militaire internationale à ses frontières(min étrangère)

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Le Rwanda a dit se trouver aujourd’hui confronté à une menace existentielle majeure, que son  gouvernement refuse de minimiser, soulignant les risques gravissimes découlant de la présence à ses frontières d’une coalition militaire internationale hostile.

Dans ce pays, cette coalition est composée des  FDLR, de forces burundaises, des Wazalendo, du SAMIDRC, ainsi que de mercenaires européens. Ces forces représentent une menace directe à la stabilité et à la sécurité du Rwanda, exacerbée par les tensions croissantes dans la région des Grands Lacs.

Dans un communiqué daté du 28 février, le Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale du Rwanda a fait état des discussions jeudi 27 février entre le Ministre d’État James Kabarebe et l’Envoyé spécial de l’Union européenne pour la région des Grands Lacs, l’Ambassadeur Johan Borgstam.

Cette rencontre, qui a eu lieu à Kigali, a permis un échange franc et direct sur la situation précaire dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) et les répercussions sur le Rwanda.

*Les préoccupations rwandaises*

Le Rwanda a souligné plusieurs points cruciaux lors de cette rencontre qui mettant en lumière les dangers qui guettent le pays. Tout d’abord, le ministre Kabarebe a insisté sur le fait que la situation à l’est de la RDC ne doit en aucun cas être comparée au conflit en Ukraine.

« Toute tentative d’établir un tel parallèle est politiquement motivée et ne sert qu’à détourner l’attention des véritables enjeux », a-t-il affirmé.

Ceci éclaire l’incompréhension croissante entre l’UE et le Rwanda concernant la gestion de la crise dans la région.

Le gouvernement rwandais a également insisté sur la persistance de la menace que représente la FDLR, une milice composée de responsables du génocide contre les Tutsi en 1994, sanctionnée par l’ONU et les États-Unis. Le Rwanda a rappelé que cette milice continue de se renforcer, en grande partie grâce à la présence d’autres groupes armés et de forces étrangères sur son territoire, mettant ainsi en danger la sécurité du pays.

*La demande de garanties de sécurité*

Le Rwanda, selon le communiqué, continue d’exiger des garanties de sécurité, notamment le retrait de toutes les forces étrangères positionnées le long de ses frontières. Le retrait des FDLR et la résolution définitive du problème du M23 figurent également parmi les priorités absolues du gouvernement rwandais.

« Le Rwanda continuera de défendre ses intérêts et d’exiger des solutions concrètes pour garantir sa souveraineté », a déclaré le ministre.

De plus, le Rwanda a évoqué les nombreuses violations de sa souveraineté, notant que plus de 20 incursions ont eu lieu depuis 2018, selon des rapports bien documentés.

D’après ce ministère, le gouvernement a mis en place des mesures défensives, qu’il compte maintenir tant que la situation sécuritaire demeure instable.

*Les critiques envers la politique de l’UE*

Le gouvernement rwandais n’a pas manqué de critiquer l’attitude de l’Union européenne, soulignant que la politique intérieure de l’UE, et ses intérêts spécifiques dans la région, influencent négativement les décisions de politique étrangère, souvent au détriment de la réalité sur le terrain. Le Rwanda a dénoncé les sanctions de l’UE, estimant qu’elles sapent les efforts de paix menés par l’Afrique elle-même.

En outre, le Rwanda a insisté sur le fait que la RDC, en réclamant des sanctions contre le pays, tente de masquer ses propres échecs internes, notamment en matière de gouvernance et de violations des droits humains. Selon Kigali, la RDC utilise les sanctions contre le Rwanda pour détourner l’attention des problèmes internes graves, comme la corruption et les violences à l’encontre de ses propres citoyens.

Enfin, le Rwanda a appelé les États membres de l’Union européenne à s’engager de manière constructive dans les efforts régionaux de paix.

« Nous encourageons l’UE à s’engager de manière pragmatique et à ne pas mêler politique interne et enjeux de paix et de sécurité », a conclu le ministre Kabarebe.

Il a réitéré que la priorité pour le Rwanda reste de garantir sa sécurité et de chercher des solutions durables pour une paix régionale stable.

La rédaction

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