Le Conseil de l’Union européenne se réunit ce lundi 24 février pour discuter de la situation en République Démocratique du Congo (RDC) après une intensification des violences dans l’Est du pays. Cette rencontre fait suite à l’adoption d’une résolution par le Parlement européen condamnant les actions militaires du Rwanda soutenant le groupe terroriste M23.
« Très chers compatriotes, j’ai travaillé d’arrache-pied toute cette semaine : contacts directs de haut niveau au sein de l’UE. J’ai la ferme conviction que la semaine prochaine, à son tour, la Commission votera pour les sanctions », a déclaré Christian Ndongala Nkunku, ambassadeur de la RDC au Benelux et auprès de l’Union européenne, sur son compte X.
D’après l’ACP, les ministres européens des Affaires étrangères se réuniront sous la présidence de Kaja Kallas, haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité. Leur objectif principal sera de « débattre des questions d’actualité, en mettant l’accent sur les événements récents et sur l’évolution rapide de la situation en matière de sécurité et de défense », selon le programme publié sur le site de l’UE.
La réunion sera particulièrement consacrée à l’escalade du conflit dans l’Est de la RDC et à ses conséquences pour la région, indique également l’ACP.
La Commission européenne a également pris des mesures diplomatiques après la montée des tensions. Vendredi dernier, l’ambassadeur du Rwanda auprès de l’UE a été convoqué pour lui signifier la position de Bruxelles, qui condamne l’invasion rwandaise du territoire congolais. L’UE a exigé que Kigali retire immédiatement ses troupes et cesse de soutenir le M23. Cette prise de position marque un tournant important, car les 27 pays membres semblent désormais unis dans leur condamnation, après des hésitations, notamment de la part de l’Allemagne.
Le Parlement européen met la pression sur la Commission
Le 13 février dernier, le Parlement européen a voté une résolution à une large majorité, exigeant des actions concrètes contre le Rwanda. Ce vote a marqué un point tournant dans la position de l’Union européenne, avec 443 voix en faveur de la résolution sur 495 votants. Cette résolution condamne fermement les activités militaires du Rwanda en RDC et appelle à la suspension immédiate d’un accord sur les minerais stratégiques signé en février 2024. Elle recommande également aux États membres et aux institutions financières internationales de geler l’aide financière directe au Rwanda.
L’Eurodéputée belge Hilde Vautmans, à l’origine de la résolution, a insisté sur la nécessité de transparence dans le commerce des armes européennes. Elle a appelé la Commission et les États membres à interdire tout transfert d’armement à l’armée rwandaise et au groupe M23.
Cependant, comme l’a souligné Thierry Mariani, député européen français, « ce n’est qu’une résolution. Maintenant elle doit être suivie d’actes concrets pris par la Commission européenne… et ce n’est pas évident », rappelant que les décisions au sein de la Commission se prennent à la majorité.
Alors que le Parlement a pris une position ferme, l’ambassadeur Ndongala reste optimiste, affirmant : « Ensemble on est plus fort. Que Dieu bénisse la RDC ». Les yeux sont désormais tournés vers la Commission européenne, qui devra décider des actions à entreprendre à la suite de la résolution votée à Strasbourg. La question reste ouverte : des mesures tangibles suivront-elles cette pression diplomatique et législative, ou l’UE devra-t-elle faire face à des obstacles internes pour concrétiser ses engagements ?
La rédaction
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