La CENCO et l’ECC : « Le M23 a précisé qu’il n’est pas là pour la balkanisation du pays, ni pour piller ses ressources naturelles », Mgr Nshole.

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Les membres de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) sont arrivés à Goma ce mercredi dans le cadre d’une mission visant à rencontrer les leaders du M23-AFC. Leur objectif est de rassembler les acteurs de la classe socio-politique congolaise autour d’un projet de « cohésion nationale » pour faire face à la crise sécuritaire qui déstabilise l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Ces figures religieuses espèrent ainsi contribuer à instaurer un climat de paix durable dans la région des Grands Lacs.

Lors d’une réunion avec Corneille Nangaa et son équipe de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) à l’hôtel Serena de Goma, les représentants des deux Églises ont présenté leur plan de sortie de crise, intitulé « Pacte Social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs ».

Ce pacte, selon les Églises, est un appel à la réconciliation et à la mobilisation de tous les acteurs concernés pour parvenir à une paix durable.

Un des points majeurs abordés lors de cette rencontre a été la position du M23, le groupe rebelle qui contrôle actuellement plusieurs zones stratégiques dans l’est du pays.

« Nous avons écouté les autorités du M23 et nous sommes satisfaits de cet échange », a déclaré l’abbé Nshole, un des représentants de la CENCO.

Il a ajouté : « Le M23 a précisé qu’il n’est pas là pour la balkanisation du pays, ni pour piller ses ressources naturelles. Cette position est importante pour l’avenir du dialogue. »

Un appel à la réconciliation et à l’unité

Mgr Donatien Nshole, de la CENCO, a souligné l’engagement des Églises dans cette initiative de paix : « L’Église catholique et l’Église protestante se sont engagées à réunir les forces vives du pays pour instaurer la cohésion sociale et le bien-vivre ensemble. Pour cela, nous avons entamé des discussions avec des personnalités importantes impliquées dans cette dynamique. Nous pensons que le M23 pourrait avoir une grande contribution à apporter à cette construction de la paix. »

L’année 2025 est perçue comme cruciale pour la paix, et pour les deux Églises, la priorité est de créer les conditions nécessaires à une réconciliation nationale. « Nous saluons l’accueil qui nous a été réservé. Corneille Nangaa, représentant du M23, nous a expliqué les raisons de leur engagement. En les écoutant, cela nous a poussés à intensifier nos efforts pour faire avancer ce pacte », a ajouté Mgr Nshole. Selon lui, la guerre ne peut être la solution à cette crise complexe.

« Il y a beaucoup de choses qui pourraient être réglées si les Congolais se mettaient autour d’une table », a-t-il insisté.

Plaidoyer pour l’ouverture de l’aéroport et la cessation des hostilités

Au-delà du dialogue avec le M23, les religieux ont profité de cette rencontre pour plaider en faveur de plusieurs autres questions cruciales pour la stabilité de la RDC. Ils ont abordé les préoccupations des Congolais concernant la balkanisation et l’exploitation illicite des ressources naturelles. Mgr Nshole a affirmé que le M23 avait donné des assurances concernant ces deux points.

« Nous avons eu des réponses qui nous ont rassurés : le M23 ne se trouve pas dans une dynamique de balkanisation, ni dans l’exploitation illicite des ressources naturelles », a-t-il précisé.

En outre, les membres de la CENCO et de l’ECC ont également plaidé pour l’ouverture des infrastructures essentielles comme l’aéroport et le port de Goma, et ont appelé à un arrêt immédiat des hostilités.

« Nous sommes convaincus que la solution à cette crise ne réside pas dans la guerre, mais dans un dialogue inclusif », a conclu Mgr Nshole. Pour les Églises, il est urgent de parvenir à un cessez-le-feu pour permettre à la population de retrouver un semblant de normalité dans cette région qui souffre depuis trop longtemps.

Ainsi, l’initiative lancée par la CENCO et l’ECC à Goma, bien que critiquée par certains acteurs politiques, reste une lueur d’espoir pour la paix. Le chemin vers une réconciliation durable est semé d’embûches, mais le dialogue engagé semble être une étape essentielle pour résoudre la crise complexe qui secoue l’est de la RDC. Les regards sont désormais tournés vers les prochaines étapes de ce processus, dans l’attente d’un compromis qui pourrait ramener la paix tant attendue dans cette région meurtrie.

La rédaction

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