Accoutumance mortelle à Djugu : CODECO en errance tueuse près du site de déplacés de Djaiba (Dossier)

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L’antagoniste territoire de Djugu, au nord de la ville de Bunia chef-lieu de la province de l’Ituri, encore ensanglanté par la milice Coopérative pour le Développement du Congo CODECO en abrégé, la nuit du 10 au 11 février 2025.

Plusieurs villages du groupement Djaiba, en chefferie de Bahema Badjere ont été ciblés. Les sources coutumières, onusiennes et de la société civile avancent un bilan de 52 morts dont 29 enfants.

Quand le bilan coutumier corrobore avec celui de la Monusco

Les villages Lindu et Lodda autour du site de déplacés Djaiba, situé dans la chefferie de Bahema Badjere, ont été les cibles des hommes armés appartenant à la milice CODECO. Selon le chef de ladite chefferie, le bilan provisoire de cette attaque meurtrière est d’au moins 52 morts, un véritable carnage qui vient alourdir le triste bilan de violence dans la région.

Les victimes de ce massacre sont principalement des déplacés internes qui commençaient à retourner dans leurs entités respectives. Richard Dheda précise que la situation sécuritaire actuelle est déjà maîtrisée par les forces de défense et de sécurité.

« Les miliciens CODECO sont venus et ont attaqué ce village par ces 4 coins. Le bilan c’est 52 morts et 9 cas de blessés. Parmi les personnes tuées, on a 25 femmes », regrette Richard Dheda, chef de la chefferie de Bahema Badjere qui affirme avoir alerté les sources sécuritaires du danger que couraient ces personnes vulnérables.

Version confirmée par les sources de la Monusco, à travers, leur porte parole en Ituri qui ajoute qu’à part le bilan humain, une trentaine de maisons incendiées.

« J’ai personnellement échangé avec plusieurs sources sur place, toutes font état de 51 à 52 morts. Une trentaine de maisons d’habitation incendiées », écrit le speaker de la mission onusienne dans la province de l’Ituri, dans une dépêche parvenue à Lesvolcansnews.net.

Ces indignations fâcheuses des couches sociales et politiques

La société civile coordination provinciale de l’Ituri, elle parle d’un énième sabotage qualifié de crime contre l’humanité commis par la CODECO. Jean-Marie Ezadri, vice-coordonnateur et coordonnateur intérimaire de cette structure citoyenne, estime qu’à un certain moment, le phénomène CODECO doit être considéré au même titre que les rebelles étrangers.

« Les autorités en place semblent trop minimiser le degré de ce qui se passe par rapport aux actes de CODECO pourtant le plus meurtrier de toutes les milices locales. Avec ce énième crime contre l’humanité, je pense qu’on doit prendre des mesures idoines pour y remédier rapidement », a fait savoir ce répondant intérimaire de la société civile, coordination provinciale de l’Ituri.

L’association culturelle Ente regroupant le peuple Hema dont les victimes sont majoritaires, responsabilise le gouvernement et son partenaire de la communauté internationale pour n’avoir pas pris au sérieux le phénomène CODECO sur le sol iturien dont le degré de nuisance dépasse les limites.

« Si bien que ce bilan soit encore provisoire, nous prenons en témoin de ce massacre odieux d’abord le gouvernement provincial, ensuite le gouvernement national ainsi que la communauté internationale pour ne pas prendre au sérieux le phénomène CODECO, un groupe armé qui ne cesse de massacrer le peuple Hema depuis 2017 », déclare Maître Ngadjole Jean-Claude, président de Ente qui a souligné : « le peuple Hema est au bout de son souffle en demeurant dans sa dénonciation chaque fois…… Le peuple Hema en a assez ».

Parlant d’un sal jeu, le député national Byaruhanga Uthike demande pour sa part aussi une enquête mixte gouvernement-parlement-justice enfin d’établir les responsables sur ce carnage au groupement Djaiba. Pour lui, CODECO ne peut jamais dépasser le gouvernement congolais mais seule la volonté en manque.

Ce que pensent les autorités tant territoriales que provinciales

Indigné par ce nouveau carnage, le commissaire supérieur principal Ruphin Mapela administrateur policier de Djugu, annonce déjà qu’à partir de ce 12 février, l’inhumation de certains autres corps pendant que les recherches pour identifier d’autres victimes se poursuivent.

« On est content de tout cela vraiment. Je crois, on va voir demain comment commencer à enterrer ces gens là. La zone a été sécurisée, toutes les dispositions ont été prises mais ces gens là ont contourné toutes ces dispositions pour arriver ces actes là. Depuis avant-hier, en tout cas, le bataillon de Fataki était aux aguets pour contourner la chose », témoigne le patron de l’état de siège à Djugu.

L’état de siège, pour sa part, qui affirme être intervenu au moment opportun, qualifie ces actes d’attaques des civils par Zaïre d’un côté et par CODECO de l’autre, d’un sal travail similaire à celui des agresseurs de la République Démocratique du Congo. Son porte parole Jules Ngongo promet que les rispostes des FARDC seront farouches quant à ce.

Cette attaque survient au lendemain d’un autre incident tragique sur le site de déplacés de Djaiba, où une personne a été tuée et dix autres blessées. Cette énième tragédie démontre l’urgence d’une réponse forte et coordonnée pour mettre fin à l’insécurité qui plombe la région de l’Ituri, province sous état de siège depuis plus de 3 ans.

Nickson Manzekele, à Bunia

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