Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RD Congo) prend une mesure audacieuse face à l’insécurité croissante dans certaines régions du pays. Lors du conseil des ministres du vendredi 7 février, la ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), Marie-Thérèse Sombo, a présenté une proposition visant à organiser des enseignements à distance pour les universités situées dans les territoires sous occupation des rebelles, notamment ceux contrôlés par le groupe armé M23.
« Elle a soutenu que le droit à l’éducation devant être garanti aux jeunes, en dépit de cette agression rwandaise, l’enseignement à distance (en ligne) s’impose en solution idoine pour garantir la continuité des cours », a rapporté le compte-rendu du conseil des ministres.
Le contexte d’insécurité lié aux conflits armés, surtout dans les zones de Goma et des territoires environnants, a mis en difficulté l’accès à l’éducation pour de nombreux étudiants. Pour pallier cette situation, la ministre a souligné la nécessité de trouver des solutions alternatives qui permettent aux jeunes congolais de poursuivre leur cursus universitaire sans être entravés par les violences et les déplacements forcés.
La ministre de l’ESU a également annoncé avoir signé un arrêté ministériel qui régit désormais l’organisation et le fonctionnement des enseignements à distance dans les établissements d’enseignement supérieur publics et privés. Cette décision s’inscrit dans le cadre de la loi n°14/004 du 1er février 2014 sur l’enseignement national et de la Stratégie sectorielle de l’éducation et de la formation (SSEF) 2016-2025, un plan visant à moderniser l’éducation en RD Congo.
L’arrêté ministériel permettra aux universités de déployer rapidement des solutions d’enseignement à distance pour garantir la continuité des cours dans ces zones instables. Ces mesures, bien que décisives, exigent des investissements importants pour les mettre en œuvre efficacement.
Pour la mise en place rapide de ce projet, Marie-Thérèse Sombo a proposé quatre actions urgentes, dont la mise en place de plateformes numériques adaptées aux besoins des étudiants. Elle a également insisté sur la nécessité de former les enseignants et les étudiants à l’utilisation des outils numériques, un défi majeur dans un pays où l’accès aux technologies reste limité dans de nombreuses régions.
En outre, la ministre a évoqué la création de partenariats avec les partenaires techniques et financiers pour soutenir la formation numérique, ainsi que la dotation en infrastructures adéquates. Enfin, la mise en place de centres d’apprentissage sécurisés a été proposée pour permettre aux étudiants d’étudier dans un environnement protégé, malgré la situation d’insécurité.
*Réactions à Goma et dans les zones occupées*
À Goma, la ville la plus affectée par les conflits actuels, les rebelles du M23 ont appelé à la reprise des activités dans tous les secteurs, y compris l’éducation. Toutefois, certains parents restent prudents.
Ce lundi jour prévu pour la reprise à l’Institut supérieur de commerce ISC-Goma, le corps académique s’est retrouvé seul mais il promet tenter ce mardi alors quant-à l’université de Goma, les étudiants étudient malgré la peur, au campus de mugunga, apprend-t-on.
Le gouvernement congolais, tout en prenant des mesures d’urgence, devra surmonter des défis logistiques et sécuritaires pour que l’enseignement à distance devienne une solution efficace pour les étudiants vivant dans les zones touchées par les violences.
La rédaction
0 Comments