Guerre dans l’Est:Fusion des Processus Luanda et Nairobi : Vers des Négociations Directes entre Kinshasa et le M23

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Le sommet conjoint des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), tenu à Dar-es-Salaam le 8 février 2025, a abouti à des résolutions.

Dans un communiqué final publié à l’issue de la rencontre, il est précisé que « Le Sommet conjoint a ordonné la reprise des négociations directes et du dialogue avec toutes les parties étatiques et non étatiques (militaires et non militaires), y compris le M23 et dans le cadre du processus Luanda/Nairobi. »

Cette annonce suscite des espoirs de solution durable, tout en restant suspendue à la mise en œuvre des engagements précédemment pris.

Le communiqué poursuit : « Le Sommet conjoint a mis en œuvre le Concept d’opérations (CONOPS) du plan harmonisé de neutralisation des FDLR et à la levée des mesures défensives du Rwanda/désengagement des forces de la RDC, comme convenu dans le processus de Luanda. »

Ce point souligne la complexité des enjeux sécuritaires et diplomatiques, où plusieurs acteurs régionaux se retrouvent dans des positions souvent antagonistes.

Le sommet a été précédé par une réunion conjointe des ministres des Affaires étrangères de la SADC et de la CAE, et bien qu’il ait été marqué par l’absence du président Félix Tshisekedi, plusieurs dirigeants de premier plan étaient présents à Dar-es-Salaam. Parmi eux, on retrouve le président du Kenya William Ruto, président en exercice de l’EAC, ainsi que Samia Suluhu (Tanzanie), Paul Kagame (Rwanda), Kaguta Museveni (Ouganda), Emmerson Mnangagwa (Zimbabwe), et Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), entre autres.

L’objectif principal de ce sommet est de répondre à l’évolution rapide de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. La décision d’organiser un sommet conjoint fait suite à l’appel lancé par le sommet extraordinaire des chefs d’État de la SADC à Harare, le 31 janvier 2025, où il a été jugé nécessaire d’adopter une approche collective face à la crise.

La fusion des processus de Luanda et de Nairobi représente un pas vers une approche plus cohérente et unifiée. Selon le communiqué, « Le Sommet conjoint a réaffirmé le rôle crucial des processus de Luanda et de Nairobi et a ordonné que les deux soient fusionnés dans un processus de Luanda/Nairobi. Le Sommet conjoint a, en outre, décidé de renforcer les deux processus afin d’améliorer leur complémentarité. »

En outre, un aspect essentiel de cette fusion sera le rôle de l’Union Africaine, qui pourrait nommer des facilitateurs supplémentaires pour guider ce processus délicat.

« Le Sommet conjoint a chargé les coprésidents, en consultation avec l’Union africaine, d’envisager et de nommer des facilitateurs supplémentaires, notamment issus d’autres régions d’Afrique, pour soutenir le processus de fusion », précise le communiqué.

Ce sommet est un des efforts diplomatiques pour résoudre la crise du M23 et de la sécurité dans l’Est de la RDC. Toutefois, les défis restent nombreux. Les tensions géopolitiques, la persistance des groupes armés et la méfiance mutuelle entre les différents acteurs régionaux, notamment Kinshasa et Kigali, poseront de sérieux obstacles à toute avancée réelle.

Reste à savoir si la fusion des processus Luanda et Nairobi pourra, au final, aboutir à une paix durable.

La rédaction

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