L’archevêque de Bukavu, Mgr François-Xavier Maroy, a lancé un appel aux autorités pour mettre fin à la guerre dans l’Est de la République Démocratique du Congo, caractérisée aujourd’hui par les affrontements entre les forces armées congolaises (FARDC) et les rebelles du M23.
“Notre secours est dans les mains du Seigneur”, a déclaré l’archevêque, soulignant que le peuple congolais, des provinces du Nord-Kivu au Sud-Kivu, subit une guerre dont les raisons restent mystérieuses et les conséquences dramatiques.
Selon Mgr Maroy, les pertes humaines, matérielles et les souffrances sont incalculables, tant pour les civils que pour les militaires.
Dans son message aux autorités, Mgr Maroy a exprimé la souffrance du peuple .
“Ce peuple innocent supplie les autorités, tant civiles que militaires, au niveau provincial, national et international, qui peuvent nous entendre, de lui éviter un autre bain de sang qui ne profite à personne, humainement parlant.”
Il a également lancé un regard inquiet vers le sommet en Tanzanie, qui se tient ce vendredi et samedi 8 février.
“Le peuple a les yeux et les oreilles tournés vers le sommet en Tanzanie qui se tient aujourd’hui et demain. Il revient aux dirigeants, qui sont nos frères africains, de prendre des décisions utiles pour arrêter la guerre au lieu de prolonger des discussions qui laissent le peuple meurtri dans l’agonie.”
L’archevêque n’a pas hésité à pointer du doigt certains comportements des militaires congolais, qu’il accuse de nuire à la population civile.
“Tout en encourageant nos vaillants militaires, pour qui nous ne cessons de prier, nous déplorons cependant que certains de nos frères, qui vont ou qui reviennent du front, semblent nous assimiler à leurs ennemis en nous pillant et nous tuant pour rien.” Il a aussi alerté sur la situation à Bukavu, déjà martyrs des conflits passés.
“On entend dire que certains commencent à vouloir installer leurs armes dans les parcelles de paisibles citoyens, comme pour transformer Bukavu, cette ville martyre de plus de trois décennies, en un champ de bataille.”
Mgr Maroy a appelé à une réflexion urgente sur la situation, en soulignant les dangers d’une escalade.
“Il faudrait y réfléchir à deux fois, tenant compte, entre autres, du récent carnage à Goma.”
Son message se veut également un avertissement pour éviter les souffrances du passé, dont les blessures ne sont pas encore guéries.
“Que devons-nous faire ? (Lc 3, 4)” avait-il écrit dans une lettre datée du 22 janvier 2025, visant à prévenir un pire scénario et à éviter les erreurs commises par le passé.
Un appel à la responsabilité collective
L’archevêque de Bukavu a insisté sur la responsabilité des dirigeants, tant au niveau local qu’international, dans la préservation de la vie humaine et la mise en place de solutions durables pour la paix.
“Il est par ailleurs de leur responsabilité d’éviter les affrontements dans les grandes agglomérations et au milieu de la population civile.”
Face à la violence qui déchire son pays, Mgr François-Xavier Maroy reste cependant optimiste dans la foi.
“Notre secours est dans le nom du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre.”
La rédaction
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