Depuis la prise de la ville de Goma (Nord-Kivu) et de plusieurs localités du territoire de Kalehe, notamment Minova (Sud-Kivu), par les rebelles du M23, la situation sécuritaire des journalistes et des défenseurs des droits humains est devenue préoccupante.
En effet, ces derniers se retrouvent muselés, incapables d’informer en toute indépendance, liberté et neutralité, qui sont des principes fondamentaux de la presse en RDC. De leur côté, les défenseurs des droits humains ne peuvent plus mener des descentes sur le terrain pour enquêter sur les violations et abus commis.
À Minova, par exemple, les réseaux mobiles ont été coupés et toutes les radios communautaires sont toujours fermées. Les installations des stations radio ont été assiégées par les rebelles du M23. Parmi ces stations, la radio communautaire Top Buzi FM, située sur l’avenue Delaposte à Minova, est occupée par les rebelles qui se sont installés dans ses bureaux.
Lors de leur meeting au Stade des Milles Arbres de Minova, le week-end dernier, les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon plusieurs rapports des Nations unies, ont déclaré être à la recherche de trois journalistes de Minova pour leur infliger des sanctions, sans préciser leurs noms.
« Vu qu’ils n’ont pas précisé les noms de ces confrères, tous les journalistes ont eu peur et ne veulent pas se faire voir pendant ce temps. Je viens de constater que même certaines chaînes rwandaises commencent à se moquer des journalistes congolais. Dans leurs émissions sur la guerre du M23, ils mentionnent les noms de certains journalistes congolais qui se concentrent sur la situation sécuritaire à l’Est de notre pays, comme quoi ils doivent être poursuivis par les rebelles du M23 », a alerté un journaliste de Minova, visiblement angoissé.
Malgré la garantie de sécurité accordée aux journalistes par les responsables de la rébellion AFC/M23 lors d’une conférence de presse à Goma, certains journalistes demeurent dans un dilemme. Certains dénoncent ce qu’ils appellent des « hypocrisies » et insistent sur la nécessité d’une protection renforcée.
Il convient de souligner que dans son rapport du mardi 4 février, les Nations unies ont évoqué la mort de 3 000 personnes à Goma suite aux affrontements de la semaine précédente. Les organisations humanitaires craignent également la propagation d’épidémies dans la région.
La rédaction
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