Depuis une semaine, la ville touristique de Goma vit une période d’incertitude. L’occupation de la ville par les éléments du M23 a perturbé la vie quotidienne, et en particulier, l’organisation des mariages. Les cérémonies nuptiales, qui sont habituellement un moment de fête, sont désormais mises en pause, mettant de nombreuses fiancées dans l’inquiétude.
L’absence de célébrations de mariages est liée à un phénomène : « plusieurs officiers de l’état civil, chargés d’officier les unions, ont quitté la ville en raison de l’insécurité. Conséquence directe, les programmations de mariages ont été totalement perturbées, et des couples qui se préparaient à célébrer ce moment important sont laissés dans l’attente et l’incertitude ».
« On avait déjà tous les nécessaires pour les cérémonies nuptiales. La salle était déjà louée, les pommes de terre étaient déjà commandées, tous étaient déjà prêts. J’y crois moins maintenant », confie une jeune femme qui devait se marier le 1er février.
Nathalie, une habitante de Goma, devait se marier le 1er février, avec une cérémonie prévue trois jours avant, soit le 28 janvier, date à laquelle la remise de la dot devait également avoir lieu. Mais, comme pour beaucoup d’autres, la situation a totalement chamboulé ses plans.
« Actuellement, la suite reste dans le secret des anges et les questions planent sur la suite de ce mariage », poursuit-elle.
Au-delà des perturbations logistiques, ce climat d’incertitude génère également des angoisses émotionnelles pour certaines fiancées.
« Certaines qui avaient eu les fiancés miraculeusement, développent des sentiments de peur car elles ne sont pas convaincues qu’elles ont réellement gagné les cœurs », affirme un proche de Nathalie.
Les filles se retrouvent dans une situation où elles ne peuvent plus prévoir l’avenir de leur union, un phénomène qui accroît les angoisses et les doutes sur la sincérité de l’engagement.
Les responsables des salles des fêtes, eux aussi, se retrouvent en difficulté : « Il est difficile d’avoir la location des salles dans ces circonstances ».
En plus de l’instabilité sécuritaire, ces prestataires perdent des revenus importants, car les réservations sont suspendues ou annulées.
L’occupation de Goma par les éléments du M23 plonge les habitants dans une crise de plus en plus profonde. Au-delà des pertes matérielles, ce sont des projets de vie, comme les mariages, qui sont suspendus. Les femmes et les familles touchées se retrouvent dans un état d’attente et de confusion, leur avenir affecté par une situation hors de leur contrôle.
La rédaction
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