seFace à la guerre en République démocratique du Congo dans sa partie orientale, le gouvernement congolais a renforcé les mesures sécuritaires à Kinshasa, la capitale ainsi que dans la ville de Bukavu, Chef-lieu de la province du Sud-Kivu, dans l’est du pays.
A Kinshasa, cette décision a été prise à la suite des manifestations de soutien aux FARDC qui ont eu lieu la semaine dernière, mais avec débordements et actes de vandalisme. Pour la ville de Bukavu, c’est à cause de l’intention de l’armée rwandaise qui a déjà lancé des offensives pour l’occupation de certaines localités de la province du Sud-Kivu après Goma, au Nord-Kivu.
Cette situation sécuritaire était au menu du briefing spécial lundi 03 février dans la soirée à Kinshasa. Le Vice-premier ministre chargé de l’intérieur et de la sécurité, et le Ministre de la communication et médias, ont été face à la presse pour donner les raisons de ces mesures.
Le patron de la territoriale a tenu à le rappeler suite à une folle rumeur d’une ville morte qui a couru depuis le week-end dernier à Kinshasa.
« Une action de ville morte est une action négative, qui est une action de boycott. Il faut arriver à ce que nos compatriotes puissent comprendre que nous n’avons, nous, citoyens congolais, aucun intérêt à organiser un boycott ou un sabotage pendant que le territoire de la République est menacé et même occupé. Des tueries sont organisées dans nos villages, dans nos villes par une armée étrangère. C’est le moment, pour nous, de rester extrêmement lucides, de nous organiser, de rester debout actifs. Il faut que nos enfants aillent à l’école, que nos étudiants aillent dans les universités, pour être formés, parce qu’on a besoin des médecins, on a besoin d’infirmiers, on a besoin d’ingénieurs. On a besoin d’avoir une économie qui produit pour pouvoir soutenir tout l’effort de guerre, parce qu’effectivement, c’est dans la situation que nous nous trouvons,» a dit Jacquemain SHABANI, Vice-Premier ministre chargé de l’intérieur et la sécurité.
Après l’occupation de la ville martyre de Goma, au Nord-Kivu, la prochaine cible de l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23 est la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Pour ne pas connaître le sort de Goma, la population de Bukavu se mobilise sous la conduite du Gouverneur et des autorités nationales. Pour Jacquemain Shabani, le plan de balkanisation de la RDC déjà mentionné par Patrice Emery Lumumba, doit échouer.
« La ville de Bukavu est une ville extrêmement mobilisée sur cette question, parce qu’elle est frontalière en termes des provinces, elle est frontalière au Nord-Kivu. En termes de ville, elle-même, elle est frontalière au pays qui nous agresse, le Rwanda. Il faut savoir que dans cette sous-région, ils ont une histoire assez longue de conflit et d’antagonisme avec le Rwanda. Donc, les populations de cette province et principalement de la ville de Bukavu se mobilisent et sont très mobilisés et s’organisent. Comme je l’ai dit tout à l’heure, il est question pour nous de résister à cette énième aventure qui avait déjà été identifiée autrement par les pères de l’indépendance,» a-t-il ajouté.
Les combats se poursuivent entre les FARDC qui défendent l’intégrité territoriale de la RDC et l’armée rwandaise soutien des rebelles du M23. Sur le plan diplomatique, un sommet conjoint SADC-EAC aura lieu le week-end prochain, à Dar-es-Salam en Tanzanie.
Une résolution sur la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC est en préparation au Conseil de Sécurité de l’ONU.
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