La République démocratique du Congo est appelée à mettre fin à la guerre que de remettre en question la couverture de certains médias internationaux. Le chercheur-journaliste Claude Sengenya réagissait ainsi à la communication du responsable du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) qui accuse RFI, TV5 Monde et France 24 de faire l’apologie du terrorisme, en annonçant la conquête des villages par le M23, laissant de côté les avancées réalisées par l’armée congolaise.
Pour cet enseignant à l’Université de l’assomption au Congo (UAC) de Butembo, la RDC a le droit de contrôler la communication pendant cette période de guerre. Mais, elle ne peut pas oublier qu’elle a souscrit à plusieurs accords internationaux qui accordent de l’importance à la liberté d’expression.
L’assistant Claude Sengenya poursuit que RFI, France 24 et TV5 émettent également pour d’autres pays dont les citoyens ont besoin de comprendre pourquoi la guerre persiste dans l’Est de la RDC.
« Ces médias internationaux (RFI, TV5 et France 24) n’émettent pas seulement pour le public congolais. Ils émettent également pour les personnes qui sont en dehors du Congo et qui ont besoin de comprendre pourquoi les deux pays se battent sans trouver une réponse. Il y a des gens qui sont dans d’autres pays qui ont besoin de savoir où est-ce qu’on en est avec la guerre, qui est en train de malmener l’autre. Vous pouvez penser que c’est banal, mais dans d’autres pays, on a besoin de savoir ce rapport des forces sur terrain. Ces médias internationaux ont aussi ce devoir-là de vérité, ce devoir-là d’information, pour essayer d’atteindre un public plus large, pour les sensibiliser sur les enjeux de cette guerre », a-t-il déclaré.
Ce chercheur en Communication pense que pour résoudre efficacement le problème de communication sur l’insécurité dans l’Est du pays, le gouvernement de la République démocratique du Congo doit mettre fin à la guerre que de vouloir s’attaquer aux médias.
“Ce problème de gestion de communication persistera aussi longtemps qu’on aura la guerre. Parce qu’on ne peut pas contrainte RFI ou France 24 de ne pas accorder la parole à ces rebelles. Ces médias sont aussi partisans du paradigme selon lequel pour chercher la vérité, il faut les deux sons de cloche. Et donc ils ne se reprochent de rien. Je crois que la solution, c’est de mettre fin à cette guerre et le problème de communication ne va plus se produire”, a-t-il renchéri.
Dans sa communication du mardi dernier, pour rappel, le président du conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication CSAC a menacé de suspendre ces médias français pour avoir relayé des « prétendus » avancées des terroristes du M23 dans l’Est de la RDC, rapporte l’Agence congolaise de presse (ACP).
Rosette Kamukehere
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