Le quartier Lumumba de la cité de Kasindi se révèle, ces derniers temps, comme la capitale frontalière de l’ambiance. Ici, les derniers morceaux en vogue à Lubiriha ne manquent pas. Il n’y a pas une avenue sans bar, cafétéria, etc.
« Chez nous, la rumba congolaise n’est plus la reine des soirées. Les gens me réclament de plus en plus des sons bien rythmés venus d’ailleurs. Grâce à ma technicité de mixage, les clients se sentent à l’aise, et ma patronne m’apprécie et me motive régulièrement. Ce travail de Disc Jockey me permet de payer mes études. »
Témoignage de Félix Ramazani, Disc Jockey, un déplacé de guerre vivant dans une famille d’accueil au quartier Majengo.
Selon ce jeune homme, couramment appelé DJ, les chansons locales du moment, mais aussi les airs rythmés d’afrobeat et de « Tentera », titre phare de l’artiste Mista Poa de Butembo, ainsi que les tubes ougandais, tanzaniens et rwandais, sont à la une.
À partir de 18 heures, les cafétérias semblent se livrer à une compétition, haussant le son de quelques décibels les unes après les autres. Les bières ougandaises et congolaises sont vendues aux côtés des brochettes d’agneau, appelées « Muchomo » en langue locale.
Ce jeune homme a ajouté : « Rien ne sert de s’emballer dans la pauvreté tant qu’on a le souffle de vie. Il est toujours utile de s’employer à tout travail pour joindre les deux bouts du mois et, surtout, se faire scolariser. »
En raison des déplacements massifs des populations du secteur de Ruwenzori, la cité frontalière de Kasindi s’affirme comme un lieu de refuge pour de nombreuses personnes en provenance d’agglomérations où l’insécurité est de plus en plus présente.
PAUL ZAÏDI
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