Ce que pense Deogratias Bungamuzi sur l’etat de siège pour atteindre son objectif (Pamphlet)

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Depuis son instauration en 2021, l’état de siège en Ituri a suscité des espoirs pour mettre fin à des années de violences. Toutefois, près de quatre ans après, les groupes armés continuent de semer la désolation, en particulier dans le territoire de Djugu. Cette situation pousse à s’interroger sur ce qui manque à l’état de siège pour atteindre son objectif de pacification totale.

Une approche militaire plus stratégique et ciblée :

Bien que l’état de siège repose sur une réponse militaire, celle-ci demeure inefficace face à des groupes armés qui se camouflent dans la population civile. Il manque une stratégie basée sur le renseignement approfondi pour identifier les vrais leaders des milices et leurs réseaux. Les frappes militaires actuelles, souvent indiscriminées, risquent de renforcer le ressentiment des communautés locales au lieu de restaurer la paix.

Une véritable volonté de réconciliation intercommunautaire :

La crise en Ituri est alimentée par des tensions ethniques. L’approche militaire seule ne suffit pas. Ce qui manque, c’est un dialogue intercommunautaire inclusif pour traiter les causes profondes du conflit, notamment les disputes sur les terres et l’accès aux ressources. Des mécanismes locaux de médiation, impliquant des leaders traditionnels, religieux et jeunes, sont nécessaires pour rétablir la confiance entre les communautés.

Une gouvernance transparente et équitable

Les accusations de collusion entre certaines autorités et groupes armés sapent la crédibilité de l’état de siège. Pour restaurer la confiance, il faut des enquêtes indépendantes et des sanctions contre les responsables impliqués dans l’exploitation illégale des ressources naturelles. Par ailleurs, les revenus des minerais doivent être réinvestis dans le développement des infrastructures et des services sociaux pour répondre aux besoins de la population.

Une alternative économique pour les jeunes :

Les groupes armés recrutent souvent parmi les jeunes sans emploi. Ce qui manque, c’est une véritable politique de création d’emplois et de soutien aux initiatives locales. Investir dans des programmes de formation professionnelle et de microfinance permettrait de détourner les jeunes des milices.

L’absence de collaboration efficace avec les pays voisins pour stopper le soutien transfrontalier aux milices limite les résultats de l’état de siège. Des médiations régionales et des sanctions internationales ciblées sont nécessaires pour neutraliser ces réseaux.

L’état de siège ne peut aboutir à un succès durable sans une vision intégrée qui combine efficacement la sécurité, le dialogue, la justice sociale et le développement. Il incombe aux autorités compétentes de combler les lacunes actuelles afin d’offrir à l’Ituri une paix véritable et durable, au lieu de se limiter à des communications souvent déconnectées des réalités éprouvantes vécues par les populations sur le terrain.

Une fois de plus, nous lançons un appel pressant à nos élus, qui s’apprêtent à entamer leurs vacances parlementaires, de véritablement s’investir sur le terrain afin de s’imprégner des réalités vécues dans notre province et nos territoires. Ce contact direct avec les communautés leur permettra de mieux plaider pour des solutions adaptées aux besoins criants de nos populations.

Aimons-nous, ici et maintenant, tant que la vie nous en donne encore l’occasion !.

Texte : Deogratias Bungamuzi

Titre : Nickson Manzekele

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