BENI : Dialogue de rapprochement entre les autorités et la population du quartier Sayo, après les massacres

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Les rencontres se tiennent jour après jour avec un objectif clair : la recherche de la paix dans la région de Beni. Ainsi, les chefs de base et le comité de développement du quartier Sayo à Beni ont sollicité des échanges sur la situation sécuritaire précaire qui sévit dans leur localité.

Les assises, soutenues par la Monusco, section des affaires civiles, ont été organisées après la mort tragique de plus de 50 personnes lors des massacres survenus en mars 2024 à Sayo. Ces rencontres ont été ouvertes ce jeudi 12 décembre 2024, par un dialogue fraternel entre les différentes parties prenantes.



Le chef du quartier Sayo, Muhindo Nzanzu Flavien, a ouvert le dialogue en présentant le contexte socio-sécuritaire de son quartier, marqué par les récentes tueries attribuées aux ADF (Forces Démocratiques Alliées). Il a insisté sur la nécessité d’une approche collective pour restaurer la paix.

« Après les tueries de nos compatriotes ici à Sayo en mars, le quartier vit dans un calme relatif ces derniers jours, malgré quelques dérapages. Nous devons tous travailler ensemble pour la paix », a déclaré l’autorité locale.



Âgée Kongolo, assistant de liaison de la section des affaires civiles et point focal de la protection des civils de la Monusco, a précisé le rôle de la mission onusienne dans cette dynamique. Selon elle, la Monusco est là pour soutenir les populations jusqu’à ce que la paix soit durablement instaurée.

« La Monusco partira un jour, mais elle doit d’abord mettre fin aux conflits armés afin de laisser la population vivre en paix. C’est seulement à ce moment-là que notre mission sera accomplie », a souligné Âgée Kongolo.


De son côté, Bwanakawa Martin, inspecteur adjoint de la territoriale du Nord-Kivu, a abordé les aspects éthiques et déontologiques du rapprochement entre les autorités et la population. Il a souligné que ces assises étaient une occasion unique de renforcer les liens entre les différentes entités politiques et administratives au service de la paix.

« Notre objectif dans ces assises est de rapprocher les autorités à tous les niveaux et dans tous les domaines, des populations, afin de palier aux défis sécuritaires qui nous préoccupent tous », a affirmé Bwanakawa Martin.



Pour Kambale Kirauli Raphaël, président de la société civile de Sayo, les échanges ont été une source d’espoir. Il a exprimé sa satisfaction et sa reconnaissance pour les organisateurs de cette rencontre.

« Nous remercions les organisateurs et leurs partenaires pour avoir mis en place ces assises. Nous sortons de cette rencontre mieux informés, nous venions de quitter dans l’ignorance », a déclaré Kambale Kirauli Raphaël, acteur clé de la société civile locale.


Les participants à ces assises incluent les leaders communautaires, l’armée congolaise, la Police Nationale Congolaise (PNC), ainsi que l’UPDF (armée ougandaise). Les discussions devraient prendre fin ce vendredi 13 décembre 2024, sous la modération de Jean Paul Kapitula, qui a évoqué un plan de gouvernance sécuritaire local pour assurer la stabilité dans la région.

« Un plan de gouvernance sécuritaire local est envisagé pour renforcer la sécurité dans cette zone, et garantir une cohabitation pacifique entre les populations et les autorités », a indiqué Jean Paul Kapitula.

Alexis Mbokani, à Beni

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