Goma : les déplacés du site de Lushagala et Lushagala extension privés de l’eau depuis 3 jours

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Les déplacés de guerre installés au camp de Lushagala, dans la partie ouest de la ville de Goma, vivent une nouvelle crise depuis lundi 09 décembre dernier.

Une pénurie d’eau potable touche durement cette population vulnérable, qui se trouve à court de ce bien essentiel depuis maintenant trois jours.

Madame Kusudi, mère de quatre enfants, témoigne : « On ne sait même plus comment prendre un bain. On essaie d’économiser le peu d’eau que nous pouvons trouver, souvent à 4 kilomètres d’ici. Traumatisés par la guerre, voilà une autre souffrance qui s’ajoute à notre quotidien ».

Cette situation critique a des conséquences sur les conditions de vie des déplacés, qui se battent pour accéder à l’eau, pourtant indispensable à leur survie.

De son côté, Elisabeth Bitibu, une autre déplacée, déplore également la calamité : « Même les camions qui livrent l’eau arrivent en retard. Parfois, nous sommes obligés de privilégier l’utilisation de l’eau pour la cuisson. Si la situation persiste, nous risquons de voir des épidémies hydriques éclater dans le camp. Nous demandons à ceux qui sont responsables de l’approvisionnement en eau de trouver une solution rapidement ».

Selon des sources proches des organisations qui œuvrent pour l’approvisionnement en eau dans les camps, la pénurie actuelle serait liée aux travaux de raccordement des sites de déplacés aux réseaux d’eau, afin de résoudre la problématique des achats quotidiens d’eau potable.

Cette situation de manque d’eau s’observe aussi au camp de Lushagala extension depuis que la Croix-Rouge a arrêté d’approvisionner en eau le camp par camion, le mardi 10 déc matin. Cette organisation humanitaire arrêtée avec ce système parce qu’il a mis en place avec l’opérateur privé Yme Jibu un système durable d’approvisionnement et dont la distribution aux points d’eau se fera par d’autres organisations telle que Oxfam.

Sur terrain, une panne sur est constatée sur le réseau de tuyau et les équipes de Yme Jibu sont à pied d’œuvre pour réparer au plus vite.

Ce n’est pas la première fois que les déplacés de Lushagala se retrouvent sans eau. En novembre dernier, le camp Lushagala extension avait vécu une pénurie similaire pendant environ sept jours, durant lesquels plusieurs enfants ont été victimes d’accidents graves, certains risquant de devenir handicapés à la suite de chutes ou d’autres incidents survenus lorsqu’ils cherchaient de l’eau.

Face à cette crise récurrente, les autorités provinciales du Nord-Kivu et l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) ont organisé une rencontre de réflexion, le mardi 10 décembre 2024, pour discuter des opportunités d’investissement dans le secteur de l’eau dans la province. Il reste à voir si ces discussions déboucheront sur des solutions concrètes pour améliorer la situation de ces déplacés et prévenir de nouvelles pénuries.

La rédaction

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