Le gouvernement provincial du Nord-Kivu et l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID), ont organisé une rencontre de réflexion, ce mardi 10 décembre 2024, afin de discuter des opportunités d’investissement dans le secteur de l’eau au Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo.
L’événement, qui s’est tenu à Goma, a réuni une large gamme d’acteurs, notamment des opérateurs du service public de l’eau, des entreprises privées, des banques, des ONG, ainsi que des représentants de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) et d’autres parties prenantes du secteur.
L’objectif de cette rencontre était de mettre en lumière les défis majeurs liés à l’accès à l’eau potable à Goma et d’explorer des solutions innovantes pour y répondre. Ce dialogue s’est s’inscrit dans le cadre du programme Activité des systèmes d’eau et d’assainissement durables (SWASSA), un projet de sept ans mis en œuvre par Mercy Corps et Tetra Tech, soutenu par l’USAID, qui vise à améliorer l’accès à l’eau potable pour environ 1,1 million de personnes dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.
L’une des initiatives marquantes de la rencontre a été le lancement du « marché de l’eau », une initiative visant à explorer les possibilités d’engagement du secteur privé dans la fourniture de services d’eau dans la province du Nord-Kivu. Cette initiative, coordonnée par Jules Simpenze Banga, ambitionne de renforcer l’accès à l’eau potable dans une région où la couverture reste encore largement insuffisante.
Simpenze Banga a expliqué que l’objectif de cette démarche est de transformer l’eau en un bien commercial, en incitant les investisseurs privés à s’engager dans la production et la distribution de l’eau, afin de répondre à la demande croissante de la population.
Actuellement, seulement 17% de la population du Nord-Kivu a accès à l’eau potable.
« Nous avons un plan d’investissement pour approcher les investisseurs afin que chaque citoyen puisse disposer d’au moins 60 litres d’eau par jour à Goma », a-t-il déclaré.
L’ambition des organisateurs est de porter le taux d’accès à l’eau potable à 70% d’ici 2033 et à 100% d’ici 2040. Pour cela, plusieurs parties prenantes, y compris des entreprises publiques et privées, des banques et des acteurs économiques, ont été sollicitées pour contribuer à cette grande mission.
« Nous devons mobiliser tous ceux qui peuvent apporter une pierre à l’édifice pour garantir l’accès à l’eau à la population », a insisté Simpenze Banga.
Dans le cadre de cette rencontre, l’organisation Yme Grands Lacs a présenté des solutions innovantes pour améliorer la distribution de l’eau.
Son coordonnateur, Jacques Kahora, a souligné l’importance de digitaliser le système de distribution de l’eau pour garantir une distribution équitable et continue.
« Nous avons mis en place des distributeurs automatiques d’eau pour garantir une distribution équitable à la population de Goma », a-t-il précisé.
Kahora a également rappelé que l’accès à l’eau est un droit garanti par la Constitution de la RDC, et bien que l’eau ne soit pas gratuite, elle doit être accessible à tous les citoyens.
« Nous avons commencé avec deux quartiers et sommes désormais présents dans quatre, avec l’objectif de couvrir davantage de zones de Goma », a-t-il ajouté.
L’ONG Mercy Corps, à l’origine du projet SWASSA, a affirmé que cette rencontre marque un engagement collectif pour améliorer l’accès à l’eau potable. Gertjan Leereveld, directeur de SWASSA, a salué cette initiative comme une étape clé dans l’atteinte des objectifs du projet.
De son côté, le vice-gouverneur du Nord-Kivu, Ekuka Romuald, a exprimé ses préoccupations face aux défis de l’eau dans la province. Il a encouragé les initiatives privées et a réaffirmé l’engagement du gouvernement provincial à mobiliser des acteurs privés pour combler le déficit en matière d’approvisionnement en eau.
« Le gouvernement du Nord-Kivu met en place des mécanismes pour mobiliser les investisseurs afin de relever ce défi », a-t-il déclaré.
Cette rencontre a attiré une diversité d’acteurs, notamment des représentants du Ministère des Ressources Hydrauliques et de l’Électricité, de l’USAID, de la Régie Provinciale du Service Public de l’Eau, ainsi que des entreprises privées, des banques, des chercheurs et des universités.
Cette initiative vise à garantir un accès durable et équitable à l’eau potable pour environ 1,1 million de personnes dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, avec des projets de développement dans des zones comme Mugunga, Lac Vert, Beni, Kavumu, Katana et Uvira.
La rédaction.
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