Beni: « La situation à Kangwayi est une véritable bombe à retardement » Jean Paul Waitswalo

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Depuis le début de l’année, la prison de Kangwayi de Beni au Nord-Kivu est confrontée à une crise humanitaire dévastatrice.

Selon des rapports produits par des organismes locaux, 220 décès de prisonniers ont été enregistrés, un chiffre  qui témoigne de la gravité de la situation.

Jean Paul Waitswalo, un notable de la région, a exprimé son indignation face aux conditions de vie dans cet établissement pénitentiaire, appelant à une action urgente pour éviter que cette tragédie ne s’aggrave davantage.


La surpopulation dans la prison de Kangwayi est un problème majeur. Conçue pour accueillir 250 à 300 détenus, elle en abrite actuellement plus de 1 200. Cette situation génère des conditions de vie exécrables : promiscuité extrême, tensions incessantes entre les prisonniers, propagation rapide des maladies et, surtout, une souffrance humaine insoutenable.

« La situation à Kangwayi est une véritable bombe à retardement », déclare Jean Paul Waitswalo, soulignant l’urgence d’agir pour désengorger la prison.

Les propositions d’aménagements de peine et de libérations conditionnelles, particulièrement pour les délits mineurs, apparaissent comme des solutions viables pour atténuer cette crise.

À cela s’ajoute la faim. Les détenus sont régulièrement confrontés à des privations alimentaires, exacerbées par des conditions d’hygiène déplorables. La malnutrition et la maladie se propagent, affaiblissant davantage les prisonniers. Jean Paul Waitswalo insiste sur la nécessité de garantir un accès à des repas nutritifs et de mettre en place des soins médicaux appropriés pour éviter de nouvelles pertes humaines.

Des infrastructures obsolètes et un avenir incertain

Les infrastructures de la prison de Kangwayi sont obsolètes et insuffisantes pour faire face à l’afflux massif de détenus. Bien que de l’espace soit disponible pour agrandir la prison, aucune mesure concrète n’a été prise pour améliorer la capacité d’accueil. La construction de nouveaux blocs est donc indispensable pour mieux gérer la population carcérale et éviter que de telles catastrophes se reproduisent.

Des solutions concrètes pour mettre fin à la crise

Jean Paul Waitswalo ne se contente pas de dresser un constat alarmant. Il propose des solutions concrètes pour atténuer la situation. Parmi celles-ci, il préconise le désengorgement immédiat de la prison par la mise en place d’amnisties ciblées, de libérations conditionnelles et d’alternatives à l’incarcération.

Il appelle également à un renforcement des infrastructures, notamment par la construction de nouveaux blocs pour garantir un cadre de détention plus humain.

Enfin, l’amélioration des conditions de vie passe impérativement par la fourniture de repas adéquats, l’accès à des soins de santé réguliers et la mise en place de mesures d’hygiène adaptées.

Un appel à la responsabilité collective

La situation à la prison de Kangwayi interpelle la conscience collective. Les droits humains fondamentaux, y compris le droit à la dignité et à la santé, doivent être respectés même en milieu carcéral. Jean Paul Waitswalo conclut en soulignant l’importance d’une action concertée entre les autorités et la société civile.

« Il est impératif que nous agissions maintenant pour mettre fin à cette tragédie », insiste-t-il. Le temps est venu de restaurer la dignité des détenus et de mettre un terme à cette crise humanitaire.

La rédaction

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