L’Association des Femmes des Médias (AFM) a révélé, samedi, que 18 cas d’atteintes aux droits des journalistes ont été enregistrés dans la ville de Goma depuis le début de l’année 2024.
« Depuis la reprise des hostilités et la recrudescence des foyers de tensions, il devient de plus en plus difficile pour les journalistes de travailler en toute sécurité. Ils sont devenus des cibles pour les divers belligérants et rencontrent d’importantes difficultés à accéder à l’information », a déclaré Mme Rose Mathe, point focal de l’AFM à Goma. Selon elle, parmi les 18 victimes, 5 sont des femmes et 13 des hommes.
Les journalistes subissent diverses formes de pression, notamment des menaces de mort par appels téléphoniques, les obligeant à abandonner leur travail ou à se cacher pour échapper aux dangers. Mme Mathe a spécifiquement mis en lumière la situation des femmes journalistes, confrontées à une forme particulière de violence.
« Les femmes journalistes sont souvent victimes de corruption liée au genre, où leur sexe devient un obstacle, remplaçant parfois l’argent dans les relations professionnelles,» a-t-elle souligné.
L’AFM a également évoqué l’assassinat tragique d’Edmond Bahati, coordonnateur de la radio Maria-Goma, le 27 septembre dernier. M. Bahati a été tué par des bandits armés alors qu’il rentrait chez lui après une journée de travail.
Face à cette situation alarmante, l’AFM a annoncé son intention de renforcer les actions de sensibilisation et de collaboration avec les autorités.
« Nous allons organiser des rencontres avec les forces de l’ordre et les acteurs judiciaires pour établir une coopération étroite afin de protéger les journalistes », a ajouté Mme Mathe. L’association prévoit également de poursuivre en justice les auteurs de ces violations pour qu’ils répondent de leurs actes.
La rédaction
0 Comments