La situation sécuritaire à Butembo, en province du Nord-Kivu, a pris une autre tournure avec la décision de l’autorité municipale d’évacuer tous les membres des Wazalendo présents dans la ville.
Le Commissaire supérieur principal Mowa Baeki Telly Roger, Maire de Butembo, a pris cette mesure radicale après plusieurs plaintes et dénonciations de la part des députés locaux et des membres de la synergie des conducteurs de motos-taxis.
Selon ces derniers, les Wazalendo, accusés de tracasseries, seraient responsables d’une augmentation inquiétante de la criminalité, notamment des meurtres, vols et viols.
« Nous avons reçu plusieurs dénonciations venant des députés et des réseaux des conducteurs des motos-taxis au Congo, qui s’indignent de la recrudescence des crimes dont le dernier cas est celui du taximen Archange Kighoma Kambale, tué samedi par les Wazalendo. Des vols et viols contre les femmes dans ma ville. J’ai décidé de délocaliser en évacuant tous les Wazalendo, » a déclaré Mowa Baeki Telly Roger, la voix ferme, lors d’une rencontre avec les responsables locaux.
Les Wazalendo, un groupe paramilitaire d’autodéfense composé principalement de jeunes, sont présents dans plusieurs quartiers de Butembo et de ses périphéries. Ces derniers, qui avaient initialement été perçus comme une réponse face à l’insécurité grandissante dans la région, sont désormais accusés d’aggraver la situation par leurs comportements violents.
Le représentant de la synergie des Wazalendo a réagi à cette décision en exprimant des regrets et en présentant un mea-culpa au Maire. Selon lui, les actions violentes de certains membres de leur groupe seraient dues à des « brebis galeuses » qu’il s’engage à identifier et à remettre aux autorités compétentes pour qu’elles soient punies.
« Nous allons assainir ce département. Ce n’est pas l’ensemble de nos membres qui sont responsables de ces agissements, mais nous nous engageons à identifier les fautifs et à les livrer à la justice, » a-t-il assuré.
Cette décision de l’autorité municipale vise à restaurer la sécurité dans la ville, qui a vu ses habitants de plus en plus préoccupés par la montée en flèche des actes de violence, notamment dans les quartiers populaires où les Wazalendo sont souvent en confrontation avec des groupes criminels ou même entre eux.
La mesure d’évacuation des Wazalendo à Butembo soulève des questions sur l’efficacité des groupes d’autodéfense dans la gestion de l’insécurité, et sur les alternatives à mettre en place pour maintenir l’ordre sans recourir à des méthodes extrêmes. Le rôle de la police et des forces de sécurité de l’État, souvent pointées du doigt pour leur passivité, pourrait être rediscuté dans les prochains jours.
Les autorités de Butembo appellent également la population à la collaboration et à la vigilance, tout en s’engageant à prendre des mesures supplémentaires pour prévenir de nouvelles vagues de violence.
La rédaction
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