Commémoration du 12e anniversaire du procès Minova : les victimes de violences sexuelles exigent réparation et mémoire

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Le 22 novembre 2012 – 22 novembre 2024 : cela fait exactement douze (12) ans depuis que l’événement malheureux, caractérisé par des viols massifs et individuels, s’est produit dans la zone de santé de Minova, située en territoire de Kalehe, au Sud-Kivu.



Les survivant(e)s de Minova ont commémoré ce vendredi cet anniversaire tragique, rendant hommage à deux militantes des droits humains, les feues Anne Marie Buhoro et Masika Katsuva Rebecca, qui sont décédées avant l’aboutissement du procès Minova.

Rappel des faits

Alors que la ville de Goma, au Nord-Kivu, était assiégée par les rebelles du M23 en 2012, la cité de Minova, située dans le groupement de Buzi, en territoire de Kalehe, a accueilli des milliers de déplacés internes venus de Goma et de ses environs. L’armée congolaise, contrainte de battre en retraite, se repliant à Minova, a surmilitarisé toute la zone. Peu après, dans la nuit du 20 au 22 novembre 2012, des viols massifs, systématiquement organisés, et des pillages stratégiques orchestrés par des éléments des forces armées de la RDC ont eu lieu.

Les organisations de défense des droits humains ont alerté le gouvernement congolais et la communauté internationale. C’est ainsi que la zone de santé de Minova, à travers ses structures de prise en charge, a été débordée par les cas de viols, tandis que d’autres victimes ont été transférées à Bukavu pour être prises en charge à Panzi.

En 2013, dans une sentence, la cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu a confirmé le nombre de 1016 victimes et a lancé le procès Minova.

Appel aux décideurs

À l’occasion de cette commémoration, les victimes ont réclamé « réparation et une prise en charge des enfants innocemment nés de ces viols ».

La société civile du groupement de Buzi a été invitée à plaider pour l’acquisition de leur jugement supplétif.

« Nous plaidons pour des actions continues de rapprochement entre civils et militaires, afin d’assurer une bonne cohabitation pacifique et le vivre-ensemble. Nous demandons la construction d’un monument en mémoire du procès Minova, ainsi que la construction d’un foyer social pour la réinsertion socio-professionnelle des victimes et de la population locale », a lancé Sadiki Shamavu, acteur de la société civile de Buzi.

La partie Est de la RDC reste confrontée à un cycle de violences depuis plus de trois décennies, causant des victimes de massacres, de viols massifs et individuels, ainsi que des pillages, qui sont utilisés comme de nouvelles armes de guerre.

Jackson Maliyabwana

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