La récente déclaration du président de la République, Félix Tshisekedi, concernant la révision ou le changement de la Constitution de la République Démocratique du Congo continue de susciter des réactions contrastées au sein de la classe socio-politique du pays.
Les Forces politiques et sociales du Congo (FPSC), un collectif regroupant plusieurs partis de l’opposition, ont réagi en affirmant que rien dans la Constitution n’empêche le président de répondre aux défis socio-économiques du pays.
« Aucune disposition de la Constitution n’empêche Monsieur Tshisekedi d’améliorer les conditions sociales du peuple congolais, notamment en garantissant une rémunération décente pour nos militaires, policiers, enseignants, médecins et autres fonctionnaires de l’Etat ; en donnant à la population l’accès à l’eau potable, à l’électricité et à des soins de santé de qualité », ont-ils déclaré dans un communiqué.
Les membres de cette coalition d’opposition ont ajouté qu’il est possible d’améliorer la situation du pays sans recourir à une révision constitutionnelle, soulignant des priorités telles que la construction d’infrastructures, la régulation de la circulation routière et la fin de la guerre à l’Est du pays.
« Il est grand temps de récupérer Bunagana et les autres localités occupées par le M23 et de mettre fin à l’insécurité généralisée dans le pays », ont-ils insisté.
Concernant l’argument avancé par Félix Tshisekedi selon lequel l’article 217 de la Constitution aurait conduit à l’occupation de certaines terres par des forces étrangères, les FPSC ont fermement rejeté cette analyse.
« Il n’y a rien de plus faux que l’affirmation de Monsieur Tshisekedi », ont répliqué les opposants, rappelant que l’article 214 de la Constitution stipule que « aucun millimètre du territoire national ne peut être cédé à quiconque sans l’accord préalable du peuple Congolais, consulté par référendum ».
La Constitution de la RDC, adoptée en 2006 après des négociations à Kisangani, a été conçue pour assurer le bon fonctionnement des institutions, prévenir les conflits internes et garantir la stabilité du pays.
Elle a également pour objectif de promouvoir l’État de droit et d’éviter les dérives autoritaires. Cette vision est partagée par les signataires de la déclaration, qui comptent parmi leurs rangs des figures politiques majeures telles que Joseph Kabila, Martin Fayulu et Matata Ponyo.
Toutefois, le projet de révision de la Constitution divise les Congolais. Si certains soutiennent cette initiative, d’autres estiment qu’elle est prématurée au regard des défis sécuritaires et économiques actuels du pays.
Les critiques soulignent que la priorité devrait être accordée à la gestion de la crise sécuritaire à l’Est, à la lutte contre l’insécurité et à la consolidation de l’État de droit avant d’entamer des réformes constitutionnelles.
Joëlle Mwengevalwahi
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