L’Eglise protestante célèbre le premier mariage de pasteures lesbiennes (Archives)

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Depuis 2015, l’Eglise protestante unie de France peut bénir les mariages civils des couples de même sexe. Emeline Daudé et Agnès Kauffmann sont les premières pasteures lesbiennes à recevoir cette bénédiction.

 

L’Eglise protestante unie de France (EPUdF) a célébré la bénédiction à Montpellier (Hérault) du premier mariage de pasteures lesbiennes, a-t-on appris ce lundi. Il s’agit de la première union d’un couple de pasteurs du même sexe.

« On y va petit à petit, il y a une dimension symbolique importante », a expliqué le pasteur Jean-François Breyne, qui a présidé samedi cette bénédiction au temple protestant de Maguelone. « Il y a une réalité (sur la question du mariage homosexuel dans l’Eglise protestante) qui avance, de fait, assez rapidement », poursuit-il, ravi de « l’impact » de cette célébration pour ses « deux jeunes collègues ».

Emeline Daudé et Agnès Kauffmann, respectivement âgées de 33 et 31 ans, sont les premières pasteures lesbiennes à s’être dit « oui » depuis que l’Eglise protestante unie de France a décidé d’élargir ses possibilités d’accompagnement liturgique, comme l’a rapporté le journal Le Monde . « On a fêté ça comme un mariage banal, c’est une étape de franchie pour l’église », témoigne Agnès. « Les personnes LGBT ont besoin de voir d’autres personnes LGBT engagées, y compris dans le milieu des religions », renchérit Emeline.

« Ça reste un sujet sensible »

Adoptée lors d’un vote des délégués du synode national à Sète (Hérault) en mai 2015, la possiblité de benir des couples gays ou lesbiens  a suscité des oppositions au sein de l’EPUdF. « Il y avait des paroisses et quelques collègues réticents » à autoriser cette bénédiction, se souvient Jean-François Breyne. « Ça reste un sujet sensible », confirme Daniel Cassou, pasteur et responsable de la communication pour l’EPUdF. « Il a fallu deux ans de mûrissement, de maturation, de dialogue, pour qu’un accord se dégage pour accepter de donner cette autorisation. »

La décision du synode de 2015 laisse toutefois une liberté de discernement, précisant que cette bénédiction n’est « ni un droit, ni une obligation » et qu’elle « ne s’impose à aucune paroisse, à aucun pasteur ». Concernant le mariage, la théologie protestante ne reconnaît pas de sacrement (seuls le baptême et la cène sont reconnus comme tel) mais célèbre une bénédiction accordée après une cérémonie civile pour les personnes hétérosexuelles ou homosexuelles.

Le Parisien

 

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