Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a affirmé mardi que la solution à la crise sécuritaire dans l’est de la RDC réside notamment dans le « dialogue politique direct » entre le gouvernement congolais et le M23, une milice majoritairement tutsi qui, appuyée par plus de 4 000 soldats rwandais (selon l’ONU), s’est emparée depuis fin 2021 de larges pans du Nord-Kivu.
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Le Rwanda, dénonçant la stratégie du bouc émissaire consistant à lui faire porter la responsabilité de l’instabilité dans l’est congolais, a encouragé l’administration Tshisekedi à s’attaquer aux causes profondes de la crise qui, selon Olivier Nduhungirehe, « comprennent le discours de haine, la marginalisation historique, la discrimination et la persécution des Tutsis congolais ».
Conformément aux engagements pris dans le cadre du processus de paix de Luanda, le chef de la diplomatie rwandaise a invité en outre la RDC à neutraliser « de bonne foi » les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). D’après lui, ce mouvement créé par d’anciens responsables hutu du génocide des Tutsi collabore avec l’armée congolaise et propage l’idéologie du génocide dans toute la région des Grands Lacs.
Aussi, s’est-il opposé à tout soutien militaire extérieur apporté aux FARDC contre la coalition M23-RDF. « Les pays africains qui ont fourni des troupes pour combattre aux côtés de la coalition FARDC/FDLR (contingents du Burundi et de la SAMIDRC), ainsi que les mercenaires européens, qui ont été déployés en violation du droit international, devraient réfléchir à deux fois avant de se rendre dans l’est de la RDC, ce qui ne fait qu’aggraver une situation déjà tendue », a-t-il dit.
Sous la médiation angolaise, Kigali et Kigali ont trouvé un accord sur la neutralisation des FDLR, lors de la 5ᵉ réunion ministérielle tenue le 12 octobre à Luanda. Pour l’ONU, les nouveaux engagements pris pour résoudre le problème des FDLR dans le cadre du processus de Luanda « marquent un pas important dans la bonne direction, et doivent être soutenus ». Les deux pays ont été encouragés à donner aux processus de paix régionaux en cours une chance réelle d’aboutir.
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