Chaque 10 octobre, la communauté internationale marque la Journée contre la Peine de Mort, une occasion de rappeler les enjeux humanitaires liés à cette pratique archaïque. En République Démocratique du Congo (RDC), où la peine capitale reste en vigueur, l’équipe du Fonds de Défense des Accusés de la Peine de Mort (FDAPID) saisit cette opportunité pour exprimer son soutien aux familles des victimes et défendre l’abolition de cette sanction extrême.
Dans un communiqué, FDAPID rappelle que la question de la peine de mort est une problématique non seulement juridique mais également éthique et spirituelle.
« Les Saintes Écritures nous enseignent, dans Genèse 4:15, que la vengeance ne doit pas mener à la destruction totale d’un individu », souligne l’organisation.
« Dieu n’a pas permis que Caïn soit tué, mais plutôt qu’il vive pour se repentir et souffrir de sa faute dans une prison à ciel ouvert. Ce principe spirituel doit inspirer nos pratiques judiciaires », ajoute FDAPID.
L’organisation souligne également que le droit à la vie est un principe fondamental inscrit dans des textes internationaux, notamment dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948), qui garantit à chaque individu « le droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne » (article 3).
Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (1966), ratifié par la RDC, ainsi que la Constitution congolaise de 2006 révisée en 2011, consacrent également la sacralité de la vie humaine.
Cependant, en RDC, la peine de mort est toujours inscrite dans le Code pénal, avec près de 74 crimes passibles de cette sanction, incluant des infractions comme la lâcheté, la capitulation devant l’ennemi ou le simple refus d’obéir en temps de guerre. Selon FDAPID, ces crimes ne comportent souvent aucun élément intentionnel, ce qui rend la peine de mort une réponse disproportionnée.
« Un État où la justice est politisée, où les magistrats sont souvent soumis à des pressions et à la corruption, est un terrain fertile pour l’abus de pouvoir », déclare le porte-parole de FDAPID.
« Les accusations peuvent facilement être manipulées, et dans ce contexte, la peine de mort devient un outil de répression arbitraire, éloigné des principes d’équité et de justice. »
FDAPID cite également le fait que dans plusieurs cas, les enquêtes sont menées de manière floue, parfois avec des préjugés médiatiques avant même que les procédures judiciaires ne soient bouclées.
« La presse est parfois utilisée pour influencer l’opinion publique, ce qui crée une pression sur le système judiciaire. Les accusés peuvent être présentés comme coupables avant même d’avoir eu droit à un procès équitable. »
Pour FDAPID, la peine de mort n’offre aucune solution durable aux véritables causes de la criminalité en RDC, telles que la pauvreté, l’instabilité politique et les conflits armés.
« La justice punitive, fondée sur la peine de mort, crée un climat de terreur sans pour autant résoudre les problèmes sous-jacents », explique l’organisation.
« Elle empêche également la possibilité de repentance et de réintégration des coupables dans la société. »
L’ONG appelle ainsi à une approche plus humaine et réparatrice, privilégiant la réhabilitation des délinquants plutôt que leur élimination.
« L’abolition de la peine de mort n’est pas simplement une question de droit, c’est une question de justice sociale et d’humanité », conclut FDAPID.
Dans ce contexte, l’équipe du FDAPID réitère son appel aux autorités congolaises pour qu’elles prennent des mesures concrètes afin d’abolir la peine de mort, alignant ainsi la législation congolaise avec les normes internationales en matière de droits humains.
La rédaction
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