3 jours après le naufrage à Kituku, le gouvernement déploie les plongeurs : est-ce qu’un sabotage ?

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Une véritable course contre la montre est lancée sur les rives du lac Kivu, après le naufrage tragique du bateau MV Merdi, survenu dans la matinée du jeudi 3 octobre.

À deux jours de l’accident, les équipes de secours multiplient leurs efforts pour localiser les débris du navire, probablement engloutis dans une zone à forte concentration de dioxyde de carbone, à une profondeur de 12 mètres. L’urgence est de taille, mais les conditions rendent les recherches particulièrement périlleuses.

« Nous devons comprendre que cette partie du lac Kivu est riche en gaz. C’est à partir de 12 mètres de profondeur, si mes souvenirs sont bons. Vous comprenez donc les difficultés auxquelles nous sommes confrontés », a expliqué Jean-Romuald Ekuka Lipopo, Vice-gouverneur du Nord-Kivu, à la population massée au port de Kituku, dans la ville de Goma. Des familles angoissées et désespérées s’y retrouvent jour et nuit, espérant retrouver les corps de leurs proches.

Des foules de personnes, attroupées depuis jeudi, passent leurs journées entières au port, scrutant l’horizon, dans l’espoir de voir surgir les équipes de sauvetage avec des nouvelles. Mais les chances de retrouver des survivants s’amenuisent avec chaque heure qui passe, en raison des risques liés aux gaz dissous dans les eaux du lac et à la profondeur du naufrage.

« Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir : les bateaux, les drones, tout le monde est mis à contribution pour rechercher. Mais à ce stade, la question n’est pas seulement de trouver le navire. Il faut aussi considérer la profondeur de l’eau, et à quel endroit exactement le bateau pourrait être », a souligné le Vice-gouverneur. Il a également exprimé ses inquiétudes sur la dangerosité de la zone, où les concentrations de gaz dans l’eau compliquent sérieusement les opérations de recherche.

Le bilan provisoire fait état de 34 corps repêchés, selon la Protection civile, avec 80 rescapés déjà pris en charge par les services médicaux de la ville. Ceux-ci sont soignés dans divers hôpitaux de Goma, tandis que les dépouilles des victimes reposent dans les morgues en attendant leur inhumation.

Le gouverneur de la province voisine du Sud-Kivu, Jean Purusi, est arrivé à Goma pour suivre la situation de près. La majorité des victimes seraient originaires du territoire de Kalehe, dans le Sud-Kivu, une région marquée par la pauvreté et les déplacements liés aux violences armées.

La recherche des corps se poursuit, mais à chaque minute qui passe, le danger de la zone rend cette mission de plus en plus complexe. Les autorités locales, conscientes de l’urgence de la situation, appellent à la patience de la part des proches des disparus, tout en assurant que tout est mis en œuvre pour retrouver le maximum de victimes, dans le respect de leur dignité humaine.

Le naufrage du MV Merdi, qui a secoué la région, rappelle une fois de plus les risques liés à la navigation sur le lac Kivu, un plan d’eau qui, malgré sa beauté, est également connu pour sa forte activité géologique et ses gaz dissous, dangereux en cas de perturbation.

Rédaction

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