Depuis plusieurs mois, la ville de Goma, en province du Nord-Kivu, est frappée par une vague inquiétante de décès de jeunes mamans, souvent nouvellement mariées.
Ce constat amer soulève des interrogations profondes sur les conditions de maternité et la santé reproductive dans cette ville dite touristique.
Dans d’autres contextes, la maternité est un moment de joie et d’espérance, mais à Goma, elle s’accompagne trop souvent de drames.
Le décès récent de Carole Busogi, survenu le 21 septembre 2024, illustre tragiquement cette réalité.
Mariée depuis à peine un an, Carole a perdu la vie quelques heures après avoir donné naissance dans un hôpital de la ville. Sa disparition a suscité une vague de tristesse, mais également d’indifférence.
« La photo de la jeune femme a circulé sur les réseaux sociaux, mais personne ne s’interroge sur ce phénomène », constate un citoyen, désespéré.
Il n’est pas isolé, ce cas. Deux mois auparavant, une autre jeune femme a trouvé la mort en accouchant dans une autre structure sanitaire, sans qu’aucune enquête approfondie ne soit menée.
À ce jour, les décès continuent d’affluer sans réponse ni explication. Un médecin ayant été interrogé sur une enquête menée en mars 2024 a simplement déclaré : « Il n’y a pas de risque zéro en médecine », une affirmation qui résonne comme une fatalité face à l’urgence de la situation.
Les questions demeurent : pourquoi ces jeunes mamans meurent-elles si fréquemment ? Faut-il s’interroger sur la qualité des soins, les infrastructures de santé ou les pratiques médicales en vigueur ? Une inquiétude grandissante s’installe dans les esprits.
« Faut-il vraiment se marier si cela signifie que ma conjointe pourrait mourir en donnant la vie ? » s’interroge un jeune époux, choqué par la succession de ces tragédies.
Le malaise dépasse le cadre individuel ; il questionne le système de santé dans son ensemble. Les jeunes femmes ne sont pas les seules à être touchées, mais elles semblent payer un lourd tribut. La communauté se demande : quelles mesures doivent être prises pour garantir la sécurité des mamans et de leurs enfants ?
Il est impératif que les autorités et la société civile se mobilisent pour mettre fin à cette hécatombe silencieuse.
Goma ne peut plus rester indifférente à ces drames humains qui, au-delà des statistiques, sont des vies perdues, des familles brisées.
Il est temps d’exiger des comptes et de s’assurer que chaque grossesse soit une promesse de vie, non une sentence de mort.
La rédaction
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