Une audience foraine s’est tenue ce mardi 17 septembre 2024, dans la cour de l’École Primaire Mugara, en territoire de Nyiragongo, sous la direction du Tribunal Militaire de Garnison de Goma. Cette séance, marquée par des témoignages et des réquisitions, fait suite à l’assassinat de Christian Rubeni, un élève de 7e année de l’Institut Mugara, tué par balle le mercredi 11 septembre dernier.
Trois prévenus, dont le Colonel Muzalendo connu communément au nom de « Ram’s », chef présumé du groupe armé « Wazalendo », sont jugés dans cette affaire. Selon le ministère public, les faits remontent à un coup armé prémédité au sein de ce groupe, qui a dégénéré en fusillade dans l’enceinte de l’école, causant la mort de l’élève. Deux autres enfants ont été blessés et évacués vers des centres de santé locaux.
Deux armes dont celle du crime, identifiée par un numéro de série commençant par « CDFA », ont été saisies par les autorités et est considérée comme celle ayant servi lors de l’attaque. Les témoins présents, dont un enseignant, ont affirmé avoir vu les prévenus sur les lieux, ce qui corrobore les accusations du ministère public, notamment contre le Colonel Muzalendo et son garde, « David », soupçonné d’avoir directement tiré sur la victime.
Les prévenus, identifiés comme membres des Wazalendo, un groupe reconnu comme réserviste auprès de l’armée loyaliste (FARDC), nient la préméditation du meurtre. Le Colonel Muzalendo « Ram’s » a déclaré avoir rejoint ce groupe par patriotisme, sans être formellement enregistré par une quelconque autorité militaire. Le prévenu « David » a, quant à lui, admis son appartenance au groupe mais nie avoir visé intentionnellement l’élève.
Le ministère public, pour sa part, réfute toute idée de tir accidentel. Selon lui, les quatre balles qui ont mortellement touché Christian Rubeni étaient destinées à la victime, sans affecter d’autres élèves à proximité. Le Tribunal a confirmé que l’analyse de la scène de crime ne révélait aucun impact de balle sur les infrastructures de l’école, renforçant ainsi la thèse d’un acte délibéré.
Afin de mieux comprendre les circonstances du drame, le Tribunal Militaire a décidé de procéder à une reconstitution des faits sur le lieu du crime ce même mardi 17 septembre 2024. L’étape essentielle aura lieu ce mercredi 18 septembre 2024 à 9 heures, toujours dans l’enceinte de l’École Primaire Mugara.
Rappelons que ce meurtre avait suscité une vive émotion dans la région de Nyiragongo, et les habitants ainsi que les acteurs locaux exigent que justice soit rendue. Toutefois, conformément à la législation congolaise, il est important de rappeler que tous les prévenus bénéficient de la présomption d’innocence tant qu’ils n’ont pas été formellement condamnés par la justice.
Magloire MUTULWA
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