RDC : Verdict très attendu pour le coup d’État manqué de mai 2024

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Le procès concernant la tentative de coup d’État en République Démocratique du Congo (RDC), qui a eu lieu le 19 mai 2024, s’est clôturé le mardi 3 septembre à la prison militaire de Ndolo, où se tient l’audience du Tribunal Militaire Garnison de Kinshasa-Gombe. Après trois mois d’instruction, le Major magistrat Freddy Ewume, président du tribunal, a annoncé que le verdict sera rendu le vendredi 13 septembre 2024.

Un procès sous haute tension

L’affaire, qui implique 51 accusés, dont trois ressortissants américains et plusieurs Congolais naturalisés de nationalité belge, britannique et canadienne, porte sur des accusations de terrorisme, de détention illégale d’armes et munitions de guerre, de tentative d’assassinat, d’association de malfaiteurs, de meurtre et de financement du terrorisme. Dès l’ouverture du procès, le 7 juin 2024, à la prison militaire de Ndolo, le tribunal a éteint l’action publique contre Christian Malanga, chef du mouvement « New Zaïre », accusé d’avoir tenté de fomenter un coup d’État.

Au cours des audiences, le ministère public a requis la peine de mort pour l’ensemble des prévenus, à l’exception de Tikimo, reconnu atteint de troubles mentaux après expertise médicale. Le procès a été marqué par une série de plaidoyers passionnés de la part des avocats des prévenus, qui ont tous plaidé l’acquittement en faveur de leurs clients.

Délibérations et verdict imminents

Lors de l’audience du 3 septembre, le juge Freddy Ewume a déclaré que le verdict était initialement prévu pour le 5 septembre, mais a été repoussé au 13 septembre afin de permettre aux parties de déposer leurs notes de plaidoiries. « Nous sommes à la fin de l’instruction de cette cause qui nous a pris trois mois », a-t-il déclaré. « Le Tribunal a entendu les uns et les autres. Il prend tous les moyens présentés par les parties en délibéré. Si les parties avaient déjà déposé leurs notes, nous aurions pu prononcer le verdict le jeudi prochain. Nous vous accordons jusqu’au vendredi pour déposer les notes de plaidoiries. »

Les avocats de la défense ont réitéré leur position en affirmant que les preuves présentées ne démontrent pas la culpabilité de leurs clients. « Tous les prévenus ont paru soutenir qu’il n’y a rien eu. Le Tribunal devrait les acquitter tous », ont-ils déclaré, laissant le jugement final à l’appréciation souveraine du tribunal.

Un procès au retentissement international

Le procès a également attiré l’attention internationale en raison de la présence de trois ressortissants américains parmi les accusés. Ces derniers ont, comme les autres prévenus, clamé leur innocence jusqu’au bout. Jean-Jacques Wondo, ancien conseiller principal de l’Administrateur général de l’Agence nationale de renseignements (ANR), a déclaré qu’il se sentait particulièrement visé par le procès, le réquisitoire du ministère public semblant s’être concentré de manière significative sur son implication présumée.

Me Ckines Ciamba, avocat de Marcel Malanga, l’un des principaux accusés, a confirmé que tous les prévenus ont maintenu leur innocence lors de leur dernière déclaration, demandant un acquittement complet tandis que le ministère public a réitéré son réquisitoire en faveur de la condamnation à mort.

Le verdict du 13 septembre sera scruté avec attention, tant au niveau national qu’international, en raison des implications politiques et des questions de droits humains soulevées par ce procès très médiatisé.

Magloire MUTULWA

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