Le Bureau du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) a tenu une réunion ce mercredi 4 septembre 2024, à la Cour constitutionnelle, pour discuter de la tentative d’évasion survenue à la Prison Centrale de Makala dans la nuit du 1er au 2 septembre 2024. Cette rencontre faisait suite à la note circulaire émise par le Vice-ministre de la Justice, interdisant le transfèrement des détenus préventifs vers la Prison Centrale de Makala et la Prison militaire de Ndolo.
Le CSM a rappelé que la Prison Centrale de Makala, construite en 1957 pour accueillir 1 500 détenus, est aujourd’hui confrontée à une surpopulation extrême dans une ville de Kinshasa qui compte plus de 250 000 habitants. Face à l’augmentation de la population et de la criminalité, le CSM estime que la solution réside dans la construction de nouvelles prisons et une application stricte des lois sur la détention et le régime pénitentiaire.
Le Bureau du CSM a fermement rejeté les déclarations du Vice-ministre de la Justice, selon lesquelles les magistrats seraient responsables de la tentative d’évasion. Le CSM souligne que l’arrestation reste une mesure exceptionnelle, mais qu’elle s’avère parfois nécessaire face à la montée de la criminalité à Kinshasa, afin de protéger la population.
Le Conseil a rappelé que tout suspect est une personne soupçonnée d’avoir commis une infraction. Exiger des magistrats qu’ils n’arrêtent pas ces suspects ou qu’ils ne les transfèrent pas en prison constituerait une violation de la loi et encouragerait potentiellement l’instauration de la loi du plus fort et de la vengeance privée dans la société congolaise.
Le CSM a également exprimé sa préoccupation quant aux déclarations du Vice-ministre, estimant qu’elles pourraient exposer les magistrats à la vindicte populaire. Il a rappelé l’existence d’un cadre de concertation entre le Conseil Supérieur de la Magistrature et le ministère de la Justice, qui est le forum approprié pour discuter des questions touchant l’administration de la justice.
Le Conseil a exhorté les magistrats à continuer d’exercer leurs fonctions dans le respect strict de la Constitution et des lois de la République, tout en restant calmes et en respectant les règles d’éthique et de déontologie.
Magloire MUTULWA
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