Le Comité International pour la Défense des Droits de l’Homme et de la Paix en Afrique (CIDDHOPE) a récemment lancé un appel urgent aux États-Unis, à l’Union Européenne et à l’Union Africaine, les exhortant à collaborer pour imposer des sanctions sévères contre les rebelles du M23/RDF.
Cette demande survient dans un contexte alarmant de violations des droits humains dans la région de l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), où la population souffre gravement sous le joug de ces groupes armés.
Entre le 29 juin et le 24 août 2024, le CIDDHOPE a mené des enquêtes approfondies dans les zones sous contrôle des rebelles du M23/RDF, notamment dans le territoire de Lubero. Les résultats sont accablants : 79 personnes ont été victimes de torture corporelle et de traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ces personnes ont été accusées de diverses infractions, telles que des liens supposés avec les WAZALENDO ou les FARDC, ou simplement pour des motifs aussi futiles que des conflits fonciers ou des incidents de transport.
L’un des cas les plus récents documentés le 24 août 2024 illustre la gravité de la situation. Deux individus ont été arrêtés sur ordre de Monsieur Kakule Simisi Josaphat, président du comité de réconciliation, paix et développement du M23/RDF dans la commune de Kirumba. Les deux hommes ont été détenus arbitrairement et, peu après, ont été brutalement torturés en public par six individus en tenue civile. Les victimes ont reçu une centaine de coups de fouet, laissant des blessures visibles et soulignant la barbarie des actes perpétrés.
Le CIDDHOPE rappelle que, conformément à l’article 3 commun aux quatre conventions de Genève, les parties en conflit, qu’elles soient étatiques ou non étatiques, doivent respecter les normes minimales du droit international humanitaire. Cela inclut l’interdiction absolue de la torture et des traitements inhumains. Les tribunaux internationaux, tels que le Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) et la Cour Pénale Internationale (CPI), ont déjà jugé et condamné des membres de groupes armés pour des crimes similaires, établissant ainsi une jurisprudence claire sur la responsabilité pénale en matière de torture.
Le CIDDHOPE insiste sur le fait que l’absence de statut officiel du M23/RDF ne les exonère pas de leur responsabilité pénale pour des actes de torture, et qu’ils ne bénéficieront pas d’impunité, que ce soit au niveau national ou international.
La rédaction
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